Intervention de Jeanine Dubié

Réunion du 5 décembre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Dans le cadre de la grande concertation nationale menée par le ministre François Lamy pour une refonte de la politique de la ville (qui a d'ailleurs permis d'identifier trois grands objectifs : la réforme de la géographie prioritaire, une contractualisation unique, l'élaboration de projets de territoires), je tiens à remercier notre président, François Brottes, d'avoir permis à notre commission de prendre le temps d'aborder la politique de la ville sous l'angle particulier qui est le nôtre, à savoir le développement économique des quartiers sensibles. Il faut vraiment que l'on réfléchisse aux inégalités et aux moyens à mettre en oeuvre pour y remédier : tout cela nous sera utile pour enrichir les futurs débats législatifs qui nous attendent sur ce sujet. Je souhaite également vous remercier, Mme Malgorn, pour le travail que vous faites et pour la présentation que vous avez effectuée, qui établit un diagnostic qui ne pourra que nous être utile.

Sans vouloir établir de hiérarchie entre les difficultés qui affectent ces quartiers, j'ai été personnellement touchée par deux d'entre elles : l'éducation et les discriminations. Sur l'éducation, 57 % des élèves en classe de première sont engagés dans des voies professionnelles : la part qu'ils occupent dans ces filières est plus importante que dans le reste du pays et doit nous interpeller, car elle apparaît bien souvent comme étant une fatalité qu'il convient de combattre. Il faut agir à la racine, et donc dès le collège, pour faire en sorte que cela change. Sur les discriminations, 25 % des habitants des ZUS disent avoir subi des discriminations, sachant par ailleurs qu'une personne sur six estime que ces discriminations ont été causées par sa couleur de peau, sa nationalité ou ses origines. On constate également qu'un tiers seulement de l'écart entre le taux d'activité constaté dans les ZUS et le reste du pays s'explique par d'autres raisons, de nature objective. En outre, chacun sait que la crise économique a considérablement aggravé ces travers.

Je souhaiterais vous poser deux questions Mme Malgorn. Quel regard portez-vous sur le resserrement prévu des ZUS, dont le nombre devrait passer de 751 à seulement une centaine alors que, dans le même temps, la précarisation augmente ? Sur l'emploi dans les quartiers défavorisés, où le taux de chômage s'est accentué trois fois plus que dans le reste du pays, pensez-vous qu'il soit opportun de donner suite à l'une des recommandations figurant dans le dernier rapport annuel de la Cour des comptes selon laquelle il conviendrait de cibler les publics des ZUS dans les parcours d'accompagnement de Pôle Emploi destinés aux demandeurs d'emplois ayant des difficultés de reclassement ? Enfin, pouvez-vous nous faire un rapide bilan de l'impact du système des zones franches urbaines ?

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