Les auditions que mon collègue Christophe Caresche et moi-même avons conduites dans le cadre de la mission d'information sur l'investissement productif de long terme ont mis en évidence une anomalie dans la structure des taux et des risques à long terme : le poids des actions devrait être de beaucoup supérieur à ce qu'il est aujourd'hui. On voit bien que les fonds de pension servent des rémunérations plus élevées que ce que permettent les contrats assis sur des obligations. La réglementation va donc à l'encontre de la théorie de la gestion de portefeuille, si bien que l'inéluctable rééquilibrage des taux d'intérêt créera un nouveau risque d'accident systémique, paradoxalement dû à un souci de plus grande prudence. Tout cela rend perplexes les gestionnaires de fonds et, en compliquant l'allocation de l'épargne à l'investissement de long terme, nuit au financement de l'économie. Solvabilité II est souvent considérée comme un carcan ; envisagez-vous que la directive-cadre puisse évoluer pour fluidifier le financement des entreprises ?