Intervention de Laurent Fabius

Séance en hémicycle du 26 mai 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre daech

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international :

Madame la députée, chacun des députés ici présents sait que la lutte indispensable contre Daech sera un combat de longue haleine.

Ces derniers mois, il y a eu quelques progrès mais il faut reconnaître que cette internationale de l’horreur effectue des percées redoutables en Irak et en Syrie.

En Irak, la prise de Ramadi est un revers pour les forces de sécurité irakiennes. Cela confirme ce que nous n’avons cessé de dire, c’est qu’il n’y a pas de solution militaire sans solution politique. En septembre, lors de la conférence de Paris, nous avions lié le soutien militaire de la coalition à des engagements politiques de la part du nouveau gouvernement irakien, ce que nous appelons une politique de rassemblement inclusive. C’est ce contrat qui avait justifié notre engagement militaire. Je dis clairement ici qu’il doit être désormais mieux respecté.

En Syrie, la prise de Palmyre par Daech confirme également ce que nous disons depuis des mois : Bachar el-Assad ne contrôle plus réellement son pays et il ne protège ni la population syrienne ni le patrimoine de l’humanité. Ce qu’il faut rechercher maintenant très vite, c’est un nouveau gouvernement réunissant à la fois des éléments du régime, sans Bachar, et des éléments de l’opposition. La France en discute avec tous et c’est une telle solution qui peut permettre de sauver la Syrie et de vaincre les terroristes.

Sur l’Irak comme sur la Syrie, la mobilisation internationale va donc se renforcer très vite. Sinon, je le dis, on va vers une partition de l’un ou de l’autre pays, voire des deux, avec de nouveaux massacres et des conséquences désastreuses. C’est pourquoi je présiderai mardi prochain à Paris une réunion de la coalition internationale contre Daech, avec le Premier ministre irakien et le secrétaire d’État américain. La réunion sera l’occasion pour la France de dire les choses clairement, comme je le fais devant vous, et pour chacun de prendre ses responsabilités.

2 commentaires :

Le 27/05/2015 à 09:30, laïc a dit :

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"En Syrie, la prise de Palmyre par Daech confirme également ce que nous disons depuis des mois : Bachar el-Assad ne contrôle plus réellement son pays et il ne protège ni la population syrienne ni le patrimoine de l’humanité"

Raisonnement de sophiste : comment M. Fabius peut-il accuser M. El Assad de ne pas contrôler son pays ni de protéger sa population quant on voit avec quel acharnement la politique de notre Pays, la France, pays des droits de l'homme, refuse toute aide à celui qui est le seul en mesure de s'opposer efficacement à l'avancée de ces monstrueux djihadistes, dont les exactions rappellent sur bien des points celles de nazis ? Il aurait été facile pour la coalition de bombarder l'avancée de daech, en plein désert syrien, donc dans des conditions facilitées par le terrain, et rien n'a été fait. M. El Assad, contrairement aux dires de M. Fabius, a tout fait pour sauver Palmyre, l'avancée de daech a été retardée de quelques jours, sans doute M. El Assad espérait-il une trêve sacrée avec l'Occident dans le but de sauver les monuments historiques de Palmyre, mais de trêve sacrée, il n'en a pas vu la couleur. L'Occident est bel et bien responsable et coupable de la prise de Palmyre de par son inertie politique et militaire délibérée et calculée..

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Le 29/05/2015 à 08:28, chb17 a dit :

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Laïc observe que la France, "pays des droits de l'homme", refuse toute aide à celui qui est le seul en mesure de s'opposer efficacement à l'avancée des monstrueux djihadistes.

On peut même préciser que la France aide énergiquement tout ennemi du "régime" depuis 4 ans, même terroriste.

La France, "pays des droits de l'homme", a aussi torpillé les accords de Genève, elle a tenté d'empêcher un processus démocratique, elle a contre toute raison reconnu "représentant légitime du peuple syrien" une évanescente opposition dite "cinq étoiles" qui ne mettait pas les pieds en Syrie et n'avait surtout pas de lien avec les insurgés.

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