Monsieur le Premier ministre, depuis février, des négociations entre patronat et syndicats ont lieu sur l’avenir des régimes de retraite complémentaire. Ces négociations sont cruciales pour la pérennité du système de retraites complémentaires, fragilisé par l’arrivée des papy-boomers à la retraite et la réduction de l’assiette des cotisants due à un chômage élevée.
L’enjeu est de sauver l’AGIRC et l’ARRCO – l’Association générale des institutions de retraite des cadres et l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés. Si rien n’est fait, les réserves seront épuisées dès 2018 pour l’AGIRC et en 2027 pour l’ARRCO. Les discussions semblent vives, pour ne pas dire tendues, et les négociateurs n’excluent pas de prolonger les discussions au-delà de juin.
Après l’échec des négociations sur le dialogue social, alors que votre gouvernement se targue d’être le gouvernement de la concertation, permettez-nous d’être très inquiets de la tournure que prennent les événements. Plus de 18 millions de salariés du privé sont concernés.
Dans un rapport publié en décembre 2014, la Cour des comptes préconise d’allonger de deux ans la durée du travail. Ce rapport précise par ailleurs que les mesures adoptées depuis 2012 auraient un impact net négatif sur le solde annuel des régimes complémentaires de près de 1,4 milliard d’euros à l’horizon 2020. Voilà l’effet de votre action depuis le début de votre mandat, chers collègues de la gauche !
Lors de la réforme des retraites de 2014, l’UMP avait fait, concernant le régime général, des propositions sur l’âge de départ et la durée de cotisation. Vous les avez balayées d’un revers de la main. Pourtant, la pérennité du système général et celle des retraites complémentaires sont liées. Une véritable réforme structurelle d’ampleur est nécessaire.
Monsieur le Premier ministre, alors qu’une nouvelle réunion des partenaires sociaux a lieu aujourd’hui, que comptez-vous faire pour sauver nos retraites ? Attendre, gagner du temps, reporter, ajourner, tout cela constituerait une grave faute.