Intervention de Michel Herbillon

Réunion du 20 mai 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

Avant toute chose, monsieur Bayle, monsieur de Camas, je tiens à saluer l'engagement qui a été le vôtre et celui de vos équipes pour mener à bien le projet de la Philharmonie. Nous sommes frappés par sa cohérence. Vous l'avez porté depuis l'origine, et nous savons quel véritable parcours d'obstacles vous avez dû franchir pour pouvoir aboutir aujourd'hui.

Le groupe UMP a toujours soutenu ce projet. Lors de la précédente législature, le Président de la République, M. Nicolas Sarkozy, et les ministres de la culture successifs ont pris des décisions en ce sens. J'ajoute que ce soutien s'est poursuivi sous l'actuelle législature alors même que la quasi-totalité des projets culturels étaient annulés. Passés dans l'opposition, nous avons regretté la véritable saignée opérée sur le budget de la culture au cours des trois dernières années. En déclarant, dimanche dernier, à Cannes, que la baisse du budget de la culture était « une erreur », le Premier ministre vient rétrospectivement de nous donner raison. Dont acte !

Ne boudons pas notre plaisir ! Dans notre pays où les esprits chagrins sont à la mode et où la critique est quasi-systématique, ne renonçons pas au bonheur de constater le magnifique succès public du lancement de la Philharmonie. Qui pouvait penser qu'en quatre mois l'établissement que vous dirigez recevrait 550 00 visiteurs ? Félicitons-nous que les plus grands musiciens du monde saluent l'acoustique de la grande salle – certains prennent même la parole à l'issue des concerts pour dire devant des salles combles leur joie et leur satisfaction d'avoir joué à Paris dans un nouveau lieu !

Ce succès est bien entendu le vôtre et celui de vos équipes, mais il s'agit aussi d'un succès français. Nous pouvons tous nous en réjouir : la France reste pour de très nombreux pays un phare en matière de création et d'expression culturelle. La manière dont ce projet décloisonne les genres musicaux aussi bien que les publics constitue une véritable innovation. La Philharmonie est d'ailleurs novatrice dans tous ces aspects, aussi bien par son geste architectural fort et visible aux abords du périphérique que par sa localisation atypique ou par son projet culturel même. Permettez à l'élu de la banlieue est que je suis de saluer un choix symbolique au sein du Grand Paris qui permet d'attirer de nouveaux publics. Qui imaginait hier trouver dans le même lieu une exposition consacrée à David Bowie et des concerts des plus prestigieux orchestres symphoniques du monde dirigés par les plus grands chefs ? Et je ne parle pas des concerts participatifs, des activités pour les enfants, des visites scolaires, des répétitions ouvertes au public des cinq formations rattachées, des ateliers d'éveil ou des rencontres avec les artistes…

Nous sommes fiers de cette nouvelle réalisation qui constitue un élément d'attractivité pour la France. Nous ne pouvons qu'être satisfaits de constater que l'ambition musicale de Paris, du Grand Paris, de la région Île-de-France et de notre pays tout entier se situe à ce niveau d'excellence.

Monsieur Bayle, d'ici à deux ou cinq ans, à partir de quels critères apprécierez-vous les résultats du projet ? Quels éléments permettront de confirmer le succès que vous avez constaté depuis quelques mois ?

Les inquiétudes que j'avais relevées en préparant l'examen du budget de la culture pour 2015 persistent-elles concernant le budget de fonctionnement de la Philharmonie ?

Disposez-vous déjà d'éléments d'information sur le public ? Est-il différent de celui qui fréquentait la salle Pleyel ou de celui qui continue de se rendre au Théâtre des Champs-Élysées ?

Sans vouloir le moindre du monde être indélicat à l'égard d'une formation musicale d'excellence, je crois que l'on peut constater que l'Orchestre de Paris n'a pas encore atteint la notoriété de l'Orchestre philharmonique de Berlin, de celui de Vienne, ou de certains grands orchestres américains. Quelles étapes cet orchestre, résident principal de la Philharmonie, doit-il désormais franchir pour atteindre le niveau de réputation des formations que j'ai citées et être invité à l'étranger ?

Enfin, permettez aux quelques amateurs de belles voix et d'opéra qui auraient remarqué que vous n'avez évoqué ni le récital lyrique ni l'opéra en version de concert de vous demander si la grande salle fait peur aux chanteurs qui se produisaient pourtant à la salle Pleyel.

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