Nous ne pouvons que nous féliciter de la création d'un instrument de diffusion tel que la Philharmonie de Paris, projet ambitieux enfin mené à terme qui, nous l'espérons, contribuera au rayonnement international de notre pays dans le domaine de la création musicale. Si le projet était ambitieux, les objectifs de ce lieu désormais ouvert doivent l'être tout autant comme en témoigne la dotation de l'État destinée au fonctionnement de l'établissement en 2015, à hauteur de 9,8 millions d'euros. Ce montant est élevé dans l'absolu, mais il l'est aussi au regard des dotations accordées cette année aux opérateurs de l'État dans le domaine du spectacle vivant.
Dès sa première année d'existence, la Philharmonie aura bénéficié d'un soutien de la part de l'État équivalent à celui accordé au Théâtre national de la Colline ou au Théâtre national de Strasbourg. J'ai choisi à dessein deux théâtres nationaux ayant une mission de diffusion mais aussi de création, et plus spécifiquement de promotion des écritures contemporaines pour le Théâtre de la Colline. Subventionnés à une moindre hauteur, les scènes nationales constituent un bon exemple de la pluralité des missions exercées car, au-delà de la diffusion de la multiplicité des arts vivants, elles assurent d'autres tâches essentielles à la création.
Quelles actions la Philharmonie peut-elle mettre en oeuvre en faveur de la création artistique ? Je n'ignore pas que la diffusion et l'éducation artistique et culturelle constituent les missions premières de l'établissement, mais celle qui lui est assignée en matière de démocratisation de la musique ne doit-elle pas passer par le soutien à la création ?