Quel peut être le poids politique du Parlement et des parlementaires lorsque les élections législatives se déroulent dans la foulée de l'élection présidentielle ?
La règle du non-cumul des mandats va nous obliger à inventer de nouvelles synergies entre élus locaux et élus nationaux, et certains affirment à ce propos que, demain, ce sont les élus locaux qui feront du lobbying auprès des élus nationaux. Cette hypothèse ne peut être que confortée par le fait que les membres du Gouvernement soient exclusivement des parlementaires, ainsi que vous le préconisez, puisque ni les présidents de conseils généraux ni les maires de grandes villes ne pourront plus être ministres, ce qui est une manière de se priver de leur expérience, comme, d'ailleurs, de l'expérience des membres de la société civile.
Vous envisagez par ailleurs la formation d'une sorte de « ticket » entre le candidat à l'élection présidentielle et son futur Premier ministre : comment articulez-vous cette perspective avec l'organisation des primaires, qui tendent à se généraliser dans notre pays avant les grands rendez-vous nationaux ?
Ma question principale, cependant, porte sur les moyens. Le constat est triste, mais le maire de la commune de quarante-cinq mille habitants que je suis dispose d'un cabinet plus important et mieux loti que celui dont je dispose en tant que parlementaire, et j'aimerais savoir de quels moyens disposent les parlementaires des autres pays européens pour contrôler le Gouvernement et fabriquer la loi.