La superbe construction intellectuelle que vous nous présentez me semble faire bien peu de place à la société civile et au peuple – celui-ci s'exprime tous les cinq ans, choisit un Président de la République et un programme, et voilà tout. Mais il peut aussi arriver que le programme pour lequel les électeurs se sont prononcés ne soit pas celui qui est mis en oeuvre : il semble alors légitime que les syndicats, la rue – dont vous semblez vous méfier – s'expriment. Je trouve assez grave que dans un régime démocratique l'expression populaire soit cantonnée à un rôle minime – le vote, une fois tous les cinq ans. Votre idée que seuls les parlementaires puissent devenir ministres réduit encore l'expression de la société civile et confine Parlement et Gouvernement dans une bulle déconnectée de la vraie vie.
Quelle place laissez-vous au peuple et à la société civile pendant les cinq années du mandat d'un Président de la République ?