Intervention de Luc Carvounas

Réunion du 22 mai 2015 à 9h00
Groupe de travail sur l'avenir des institutions

Luc Carvounas :

Personnellement, je suis favorable au scrutin proportionnel, voire au scrutin proportionnel intégral. Ce serait le moyen privilégié de faire de l'Assemblée le fruit de l'expression démocratique du peuple et de combattre les extrêmes en s'attaquant aux problèmes politiques de fond, au lieu de laisser penser, en cette période de défiance vis-à-vis du politique et des élites en général, que nous organisons les scrutins nationaux de manière à écarter un parti, ce qui renforce le sentiment d'exclusion et la radicalisation de ceux qui se jugent oubliés.

Nous n'avons pas suffisamment salué, me semble-t-il, l'avancée extraordinaire, amenée par la loi, que constitue l'instauration des binômes lors des scrutins départementaux. On peut mieux faire, assurément ; mais nous sommes tout de même, sauf erreur de ma part, le seul pays d'Europe à l'avoir mise en oeuvre. Il n'y a pas assez de femmes présidentes, c'est vrai ; mais j'avais pu voir auparavant, avec effarement, des assemblées départementales composées presque exclusivement d'hommes ! Bref, la loi impose ce à quoi les responsables politiques se refusent, à cause d'une tendance à l'autoreproduction de certains élus nationaux qui viennent tous au Parlement après être passés par les cabinets ministériels, ce qui éloigne la composition de nos assemblées de celle de la société.

Lorsque je suis entré au Sénat, il y a quatre ans, le président de notre groupe, qui était à l'époque François Rebsamen, nous a exhortés à aller nombreux prendre part au débat sur le conseiller territorial. Je me suis retrouvé en séance de nuit – la première pour moi – en compagnie de collègues sénateurs, une trentaine à droite, à peine plus à gauche, qui étaient tous des hommes, sexagénaires…

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