Intervention de Luc Carvounas

Réunion du 22 mai 2015 à 9h00
Groupe de travail sur l'avenir des institutions

Luc Carvounas :

Oui, blancs. J'étais effaré : à nous qui ne représentions qu'une partie de la population, il appartenait de voter la loi, qui décide de la vie quotidienne de tous nos concitoyens. J'ai d'ailleurs été très sensible à la tribune récemment publiée par des journalistes femmes sur les pratiques sexistes et machistes au Parlement.

Sans crier haro sur les parlementaires, car là n'est pas le propos, il faut amorcer le non-cumul dans le temps, seul moyen de moderniser la vie politique française, et continuer d'imposer la parité par la loi. Pour le reste, je ne suis pas favorable aux quotas, mais s'il s'agit de permettre à toutes les catégories sociales d'accéder aux responsabilités, le statut de l'élu tel qu'il existe aujourd'hui ne suffira pas. J'ai dans ma commune, au sein de la majorité, un jeune ouvrier de vingt ans à qui son employeur interdit de venir participer aux travaux du conseil municipal, malgré toutes les lettres que je lui envoie !

Il faut donc, au niveau législatif, donner les outils dont ils ont besoin à ceux qui veulent s'engager dans la vie publique en plus de leur vie professionnelle et personnelle. Et, pour cela, il faut parler sereinement, une fois pour toutes, du statut de l'élu. Cette question n'est pas séparable de celle des contraintes qui s'imposent aux partis politiques lors des désignations. Depuis des années, on n'aborde le problème que par l'un de ses aspects, parce que cela fait bonne impression, parce que, dit-on, l'opinion publique le veut – ce que l'on ne vérifie pas toujours ensuite dans les urnes : plus on cherche à lui donner ce qu'elle veut, moins elle participe aux élections. C'est de manière globale qu'il faut agir.

Lorsque les élus s'engagent, ils le font pour la collectivité. Tous ces maires battus l'année dernière, que sont-ils devenus ? Il existe des pays où l'on aide les sortants à revenir à la vie professionnelle. J'ai des amis maires, plus jeunes que moi, qui s'étaient voués à leur commune et se sont retrouvés sans rien. Pourtant, à l'époque où ils étaient maires, on disait certainement d'eux qu'ils profitaient du système !

Nous n'avons pas le courage de poser le débat en ces termes, et c'est ainsi que nous dévoyons nos institutions et compromettons ce que nous devrions défendre. Voilà pourquoi je tenais à cette intervention qui mêle expérience personnelle, coup de gueule et réflexions.

1 commentaire :

Le 08/03/2017 à 17:27, Laïc1 a dit :

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"Oui, blancs. J'étais effaré..."

Ils font si peur que ça les blancs ?

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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