À son habitude, Jean Launay a présenté la situation de manière à la fois objective et positive. Il faut cependant sans doute voir non seulement le verre à moitié plein, mais aussi le verre à moitié vide.
Au nombre des points positifs figure sans conteste l'abandon des ressources exceptionnelles au profit de ressources budgétaires, qui constitue une très bonne nouvelle, mais aussi une indéniable réorientation qui permettra un abondement des crédits et une moindre déflation du nombre des hommes. Les armées étaient, en effet, au bord de l'explosion.
Mais nous devons néanmoins rester vigilants sur le verre à moitié vide. En réalité, cette loi de programmation militaire permet seulement d'éviter l'explosion qui menaçait. Tout peut d'ailleurs encore être compromis si la fin de l'année 2015 se passe mal. Les intentions affichées fixent à 31,4 milliards d'euros l'effort à consentir en faveur de la défense, mais ce n'est jamais que le niveau qui était prévu avant que n'aient lieu toutes les opérations en cours. Il ne s'agit de rien moins qu'un cadeau, puisque ce sont seulement les dépenses initialement prévues pour faire beaucoup moins. La modification de trajectoire opérée reste cependant positive.
Je veux être également vigilant, mais optimiste, sur le milliard d'euros qui serait dévolu aux équipements, car les tensions budgétaires nées des opérations extérieures et de la gestion serrée des hommes risquent de faire naître au sein des crédits de personnel du titre 2 un déficit qui ne pourrait se résorber qu'au détriment du programme 146 Équipement des forces.