Monsieur le président-directeur général, je me fais le porte-parole de ma collègue Mme Éricka Bareigts qui m'a demandé d'attirer votre attention sur l'impact de votre politique industrielle sur son département. La Réunion est l'un des territoires les plus pauvres de notre République, avec un taux de chômage de 30 % et un taux de pauvreté de 42 %. La filiale locale de SFR, SRR, est une entreprise appréciée des consommateurs, ce qui en fait le premier opérateur de l'île, malgré des tarifs en moyenne plus élevés. Elle a su se constituer une réputation de qualité, d'entreprise intégrée dans le tissu social réunionnais dans lequel elle a des activités de mécénat importantes. Grâce à cela, cette entreprise pouvait investir 15 % de son chiffre d'affaires à La Réunion. Vos représentants locaux ont pourtant décidé d'appliquer les mêmes objectifs de réduction des coûts en visant 40 % de baisse chez les fournisseurs et sous-traitants. De ce fait, l'association réunionnaise des professionnels des technologies de l'information et de la communication, l'ARTIC, a mis en garde l'État contre un risque de perte de 200 emplois ; les syndicats de salariés parlent, eux, d'un risque de perte de 400 emplois à La Réunion. Pour compenser ces fermetures et ces licenciements, vos salariés sont mis à contribution. Le 19 mai, 55 % de vos personnels locaux se sont mis en grève, suite à un appel intersyndical, et le représentant du personnel pour la CGT a dénoncé dans la presse une surcharge de travail d'environ 25 %. Dans le même temps, vous allez créer 1 000 emplois dans le pays voisin de Madagascar, dans le cadre de la construction d'un centre d'appel, ce qui aurait un impact supplémentaire de 150 emplois répartis entre Mayotte et La Réunion. Monsieur le président-directeur général, votre engagement pour l'emploi dans votre groupe ne vous dédouane pas de pratiques commerciales en amont. Quels engagements comptez-vous prendre pour l'emploi dans les départements de l'océan Indien ?