Intervention de Patrick Drahi

Réunion du 27 mai 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Patrick Drahi, président-directeur général d'Altice :

Madame Massat, mon modèle n'est pas celui des deux semaines de congés payés, ce qui du reste est hors la loi. J'ai seulement dit que dans les pays où l'on travaille tout le temps toute l'année, on avance plus vite que dans les pays où l'on travaille moins. Ce sont les lois de la gravitation…

Pour intéresser nos salariés à la réussite et au développement de l'entreprise, nous travaillons à un accord d'intéressement. Un accord d'intéressement est lié à la croissance de l'entreprise, à sa capacité à générer des résultats. Il était difficile, comprenez-le, de parler d'intéressement quand l'entreprise dévissait de 15 % par an… Nous allons donc mettre en place cet intéressement, en complément de la participation, ce qui va donner lieu à des primes dès l'année prochaine puisque l'entreprise est repartie en croissance. C'est la bonne nouvelle : tout le monde va participer à la création de valeur dans l'entreprise.

La deuxième question a porté sur la participation de l'État et des collectivités locales dans le déploiement de l'internet, qui est un service commercial – les publicités sont surtout sur internet ! À mon avis, ce qui va se passer dans le déploiement du très haut débit sera ce qui s'est passé dans le déploiement du haut débit, du réseau téléphonique français, à des degrés divers d'implication de l'État et des finances publiques. Dans le réseau téléphonique, le retard accumulé dans les années soixante-dix a nécessité des investissements massifs. Du coup, nous avons pris de l'avance dans les années quatre-vingt-dix, mais ensuite, nous nous sommes endormis sur nos lauriers, d'où notre retard sur le très haut débit. Sans aller jusqu'à dire que Zorro est arrivé, nous sommes les seuls à investir massivement dans le très haut débit depuis 2005 : cet investissement nous a permis de rattraper le retard et va nous permettre d'atteindre notre objectif de 12 millions de foyers équipés.

Notre intérêt industriel et commercial au sein de SFR-Numericable est de couvrir l'intégralité du pays, car nous avons des clients partout sur le territoire, et pas seulement à Paris, à Dijon, à Beaune ou à Foix : nous avons aussi des clients dans les banlieues de ces grandes villes, mais aussi en zones rurales. Je pense que les opérateurs, notamment Orange et nous-mêmes, n'auront aucun problème à consentir les investissements privés, y compris dans la zone AMII, grâce aux cash flow de nos entreprises. En revanche, l'implication de la puissance publique est indispensable pour les zones excentrées, car les investissements ne seront rentables que dans trente ou quarante ans. Cette implication de l'État est donc nécessaire pour accélérer les choses, et nous répondrons à tous les appels à candidatures – qui étaient il y a encore trois ou quatre ans des appels pour tirer du DSL et qui sont aujourd'hui des appels pour introduire la fibre jusqu'au centre du village, et même jusqu'aux maisons d'ici à quinze ou vingt ans.

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