Intervention de Karine Berger

Séance en hémicycle du 1er juin 2015 à 16h00
Questions sur la situation économique et financière de la zone euro

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Berger :

Curzio Malaparte a écrit dans La Peau, qui raconte la remontée de l’Italie par les troupes américaines à la fin de la Seconde guerre mondiale, « Qu’espérez-vous retrouver à Londres, Paris ou Vienne ? Vous y trouverez Naples. C’est la destinée de l’Europe de devenir Naples. » Depuis 2010, nous avons tous l’impression que c’est le destin de l’Europe de devenir Athènes. Monsieur le ministre, vous avez commencé à répondre à M. Charroux sur la façon dont la France se positionne sur la question grecque, mais je voudrais revenir sur ce point crucial.

La dette publique de la Grèce atteint aujourd’hui 177 % du PIB, alors qu’en 2010, lors du premier plan d’aide, elle n’était « que » de 110 %. De cette dette, 85 %, quasiment la totalité, sont détenus par les institutions, les États et la Banque centrale européenne, qui a dû d’ailleurs modifier à cet effet sa doctrine de non-rachat de la dette publique. De 2010 à 2015, les États européens ont su calmer la crise de confiance qui s’était installée dans le monde entier en raison de la situation grecque et ont petit à petit rétabli la crédibilité de la zone euro face au risque d’une sortie de la Grèce.

Mais voilà que le risque d’un grexit est réapparu au cours des dernières semaines, ce qui ravive les doutes du reste du monde sur la fiabilité politique de la zone euro. Monsieur le ministre, vous avez dit tout à l’heure à M. Charroux que la France tenait à ce que la Grèce reste dans la zone euro. Ma question est simple : comment la France peut-elle proposer une solution pratique de sortie de la crise, sachant qu’une réduction de la dette grecque ne porterait que sur les créances détenues par les États et la Banque centrale européenne et que par ailleurs, dans un contexte où l’inflation dans la zone euro est toujours à 0 % en avril, la croissance économique ne semble pas devoir être la solution qui était naturellement espérée lorsqu’en 2010 nous avons tous mis 110 milliards d’euros sur la table ?

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