Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 1er juin 2015 à 16h00
Questions sur la situation économique et financière de la zone euro

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Là aussi, nous pouvons nous mettre d’accord sur les chiffres. Quels étaient les déficits de l’Allemagne et de la France en 2007, avant la crise ? De mémoire, le budget allemand était quasiment à l’équilibre – il vient d’y retourner. En France, il était juste en dessous de 3 %. Ainsi, au moment où tout allait bien, quand la croissance progressait, le chômage baissait et certaines dépenses sociales n’étaient plus nécessaires, la France avait déjà un handicap de 3 % de déficit ! Nous étions déjà épouvantablement en retard par rapport à l’Allemagne ! Telle est la mesure du chemin que nous avons à parcourir. Puis il y a eu la crise et l’augmentation des dépenses publiques, qui était, pour une grande partie, légitime. Il faut maintenant les maîtriser.

Je veux vous dire les choses le plus clairement possible : nous avons continué à diminuer le déficit. Non, nous ne sommes pas scotchés, comme vous dites : le déficit diminue tous les ans. L’année dernière, même si ce n’est pas autant que nous l’aurions souhaité, il a quand même été ramené à 4 %. Cette année, il sera autour de 3,8 %, en tous les cas inférieur au taux fixé par la Commission européenne. Nous continuerons sur ce chemin de manière irréversible, pour passer sous le seuil des 3 % en 2017.

Nous devons financer nos priorités. Je vois M. Lellouche, qui est de ceux qui déclarent que la défense doit être une priorité, de même que la sécurité. C’est vrai. Nous disons, nous, que l’éducation est une priorité. Or il faut financer ces priorités et aujourd’hui, nous faisons en sorte que cette équation ne soit pas résolue par la hausse des impôts, politique souvent pratiquée.

Nous avons diminué les impôts des entreprises et nous diminuons ceux des ménages cette année. La seule variable d’ajustement, c’est donc la dépense publique. C’est la raison pour laquelle nous la diminuons, en commençant par celle de l’État. De quelque façon qu’on calcule, en 2014, les dépenses de l’État qui sont à la main du Gouvernement ont diminué de 3,3 milliards, ce qui n’était jamais arrivé au cours des dix dernières années. Bref, nous avons maîtrisé les dépenses publiques largement mieux que nos prédécesseurs.

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