En 2012, une réorientation de l’Europe vers la croissance avait été annoncée et un grand plan de 120 milliards d’euros avait fait l’objet de débats. Il apparaît assez clairement aujourd’hui que, sur ces 120 milliards, seuls 20 milliards d’argent véritablement « frais » ont été injectés, et que les 100 autres milliards n’étaient qu’un redéploiement de fonds déjà existants ou obtenus pour certains par effet de levier. Vous aviez dénoncé, en votre temps, le « carcan budgétaire en Europe ». Pour autant, dans le cadre dudit carcan, vous avez accepté l’année dernière le premier budget en baisse de l’Union européenne.
Trois ans après cette promesse de réorientation, l’investissement est toujours en panne en Europe, en France en particulier. Un grand plan, le plan Juncker, de 315 milliards d’euros, a donc été annoncé. Au groupe UDI, nous nous demandons ce qu’il en est véritablement de ce plan : au-delà de l’annonce, certes d’envergure, ses effets ne seront-ils pas extrêmement limités, s’il consiste simplement à ponctionner les fonds destinés à la croissance, à l’emploi, à l’infrastructure ou aux programmes de recherche européens ?
Nous considérons que la France devrait être, au contraire, à l’origine de propositions véritablement ambitieuses. Nous pensons notamment à l’augmentation des ressources propres de l’Union européenne grâce à l’instauration de la taxe carbone aux frontières ou encore à l’amplification de la taxe sur les transactions financières. Monsieur le ministre, la France va-t-elle prendre de nouvelles initiatives pour que ce plan Juncker devienne véritablement le plan de relance dont l’Europe a besoin ?