Monsieur le député, nous serons d’accord pour dire que ce qui manque à l’Europe et à la France, c’est l’investissement. Si l’on regarde le niveau de l’investissement public et privé, en zone euro et plus particulièrement en France, nous sommes largement en dessous de ce qu’il était en novembre 2007. C’est certainement là que se trouve le relais de croissance en profondeur dont nous avons besoin. Au-delà d’une amélioration de la consommation, comme cela se passe en France, en dehors d’un euro plus faible et plus approprié à la concurrence internationale, qui nous permet d’être plus combatifs par rapport aux produits extérieurs ou pour vendre à l’extérieur, la question de l’investissement est centrale en Europe comme en France. C’est en ce sens que le plan Juncker de 315 milliards d’euros trouve tout son intérêt, avec son effet de levier.
La volonté de la France a été d’agir le plus vite et le plus simplement possible. Trop souvent, en Europe, nous avons une bonne idée, mais nous passons tellement de temps à la mettre en oeuvre que la situation a déjà évolué quand elle commence à se traduire sur le terrain. Ou alors nous faisons tellement compliqué que cette bonne idée devient absolument inaccessible, en particulier pour le tissu économique, qui a besoin de cet argent pour soutenir son investissement. En effet, une bonne partie des investissements du plan Juncker doivent aller vers les infrastructures, mais aussi directement vers les entreprises, en particulier le tissu de PME-PMI qui, partout en Europe, particulièrement en France, peut porter cette croissance et ces emplois nouveaux.
Le plus simple et le plus vite ! C’est ainsi que cela vient de se passer. Comme vous le savez, la semaine dernière, le « trilogue », ainsi qu’on l’appelle dans le jargon européen, a permis d’aboutir à un accord entre la Commission, le Conseil des ministres et le Parlement, qui était compétent sur ce sujet. Cet accord acquis, nous allons entrer dans la phase opérationnelle, à laquelle la Banque européenne d’investissement s’est préparée. Les premiers investissements sur les premiers projets, dont certains ont déjà été fléchés, pourront intervenir dans les semaines qui viennent.