Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 1er juin 2015 à 16h00
Questions sur la situation économique et financière de la zone euro

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Monsieur le député, vous avez commencé votre question en faisant allusion à l’Ukraine et vous avez continué en parlant de la Grèce. C’est très utile, car cela permet de comparer la réalité des dettes de l’un et l’autre pays et la réalité des discussions en cours. En Ukraine, c’est avant tout d’une dette privée qu’il s’agit, dont discutent aujourd’hui un certain nombre d’institutions afin de la restructurer et de permettre au pays de retrouver une base plus solide de croissance, dans le contexte extrêmement compliqué que nous connaissons. En Grèce, c’est une dette vis-à-vis d’institutions publiques, principalement des autres États de la zone euro ou de l’Union européenne, que ce soit par le biais de la Banque centrale européenne ou de la Commission elle-même. Il est très important d’avoir en tête cette différence de nature.

Que faire face à la dette grecque ? À mon sens, très clairement, monsieur Chalus, la première question qui se pose à la Grèce n’est pas celle-là, mais bien : comment faire en sorte de retrouver un certain équilibre budgétaire afin de faire face à ses propres besoins, à ses propres exigences ? La Grèce n’est pas en capacité d’emprunter pour payer ses fonctionnaires. Elle doit avoir les ressources nécessaires pour payer ses fonctionnaires et ses pensions. Et la deuxième question, c’est : comment faire en sorte que la Grèce retrouve de la croissance, alors que cela fait plusieurs années, au moins cinq d’affilée, que la richesse nationale baisse, en entraînant les conséquences que l’on sait sur la population ?

La croissance passe aussi par l’investissement. C’est pourquoi, lorsque le gouvernement grec nous demande ce que nous faisons pour l’aider à concrétiser sur son territoire des investissements qui soient porteurs de modernisation et de croissance, je crois qu’il voit juste. La première des préoccupations est bien celle-là : le retour à l’équilibre, le retour à l’investissement et, de fait, le retour à la croissance. Le jour venu, comme nous l’avions d’ailleurs décidé entre États en 2012, nous verrons ce qu’il conviendra de faire s’agissant de la dette grecque.

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