D’abord, je partage votre opinion : il était utile d’avoir un plan Juncker. Vous vous êtes réjouie, comme moi, que le dialogue entre la Commission, le Parlement et le Conseil ait permis d’aboutir à un accord. La première des conditions pour mettre en oeuvre ce plan, c’était qu’il y ait un accord entre les trois institutions, ce qui va se traduire par l’adoption des textes nécessaires dans les semaines qui viennent. Le plan Juncker est donc maintenant une réalité opérationnelle.
Ensuite, il y a un débat sur le montant d’argent frais et la capacité de mobiliser grâce à lui d’autres types d’investissements, ce qui me semble très nécessaire. Avec l’Allemagne et l’Italie, nous considérons que nos grandes caisses nationales, chez nous la Caisse des dépôts et consignations, doivent s’inscrire dans la même logique que le plan Juncker, pour lui donner plus de consistance encore. C’est l’une des manières de faire en sorte qu’il ait encore plus d’effet sur l’investissement – tout particulièrement, et c’est ce que nous faisons en France, lorsqu’une bonne partie de ces investissements concernent la transition énergétique, avec les activités et les emplois que peuvent générer ce type d’activités nouvelles.
Nous devons aussi mobiliser de l’argent privé. S’il n’y a que de l’investissement public, cela ne servira pas à grand-chose : c’est utile évidemment pour un certain nombre d’infrastructures où il n’est pas question de rentabilité, mais il faut aussi mobiliser globalement l’investissement privé. C’est la logique même de ce plan Juncker. Mettons-le donc en oeuvre.
On peut estimer, même si je ne suis pas d’accord avec vous, que les sommes ne sont pas encore à la hauteur des enjeux. Mais moi, ce qui me préoccupe le plus, c’est que cela arrive vite. Des investissements, nous en avons besoin non pas dans deux ou dans trois ans, mais dès maintenant, dès la deuxième moitié de l’année 2015, parce que c’est par l’investissement que nous retrouverons une croissance durable mais aussi plus respectueuse de notre environnement.