Les chiffres du budget de l’État grec concernant le début de 2015, annoncés le 26 mai, montrent à quel point l’économie grecque tourne au ralenti, et ce à cause de la potion amère que les institutions internationales lui font subir. En effet, le solde primaire positif de 2 milliards d’euros, représentant le double de celui qui se dégageait déjà l’année dernière sur la même période, montre la compression des dépenses publiques, due principalement au gel du paiement de nombreux fournisseurs des services publics. Le gouvernement grec se concentre sur le paiement des retraites et des salaires, d’un côté, et sur les remboursements à ses créanciers de l’autre. Dans ces conditions, plus aucun investissement n’est possible pour relancer l’économie.
Ce que cache ce solde primaire, c’est le terrible recul des recettes fiscales par rapport aux recettes attendues, avec une baisse de 11,4 % des impôts directs et de 3,4 % des impôts indirects.
Avec un chiffre d’affaires en baisse de 25 % et une baisse des salaires de 25 % depuis le début de la crise, on comprend que plus rien ne rentre dans les caisses de l’État grec. La cure d’austérité que subit l’économie grecque l’a fait entrer dans un cercle vicieux infernal, qui dure maintenant depuis six longues années : économies sur les dépenses publiques, baisse du pouvoir d’achat, de l’investissement, et donc de l’activité, moindres recettes fiscales, et donc besoin encore accru d’économies… Une telle spirale ne pourra pas durer éternellement.
Pendant les quatre premiers mois de cette année, les dépenses de l’État grec n’ont été que de 16 milliards d’euros. Il est plus que temps de desserrer l’étau et de permettre à la Grèce de faire redémarrer l’activité du pays, afin que ses recettes fiscales repartent à la hausse.
Monsieur le ministre, alors que Washington appelle à ce que toutes les parties avancent vers un compromis et que le gouvernement grec a déjà fait de nombreuses concessions, la position de l’Union européenne n’est-elle pas trop ferme et n’est-il pas temps de soutenir plus fermement les propositions de la Grèce concernant le remboursement de sa dette ?