Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 1er juin 2015 à 16h00
Questions sur la situation économique et financière de la zone euro

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Vous avez conscience, madame la députée, que vous posez de nombreuses questions sur un sujet extrêmement délicat, qui est par ailleurs en cours de négociation, ce qui ne permet pas de rentrer dans tous les détails nécessaires pour vous répondre totalement. Je me concentrerai sur deux d’entre elles.

D’abord, la question des recettes fiscales ne se pose pas depuis janvier : elle se pose depuis longtemps, trop longtemps, car globalement, les Grecs – pas les plus petits ! – ne paient pas suffisamment d’impôts par rapport à leurs capacités. Il y a donc un large défaut de l’administration fiscale et des injustices considérables du point de vue fiscal. S’il y a bien un point sur lequel il y a une convergence totale entre l’ensemble des institutions – Fonds monétaire international, Commission, Banque centrale européenne, chacun de nos États – et la Grèce, c’est la nécessité de mettre en place une administration fiscale indépendante, capable de faire rentrer les impôts de façon juste et de les faire payer par tous. Voilà vraiment l’une des grandes orientations sur lesquelles nous sommes d’accord. Il faut maintenant la traduire concrètement pour que chacun paie à la mesure de ses moyens, y compris pour le redressement de l’économie grecque.

Vous avez souligné, à juste titre, que l’activité économique avait un peu repris au milieu de l’année dernière mais que, depuis le début de cette année, elle avait stoppé et même reculé. Elle est en fait victime principalement de l’incertitude sur l’avenir de la Grèce : va-t-elle rester dans la zone euro ou pas ? Les économies, les entreprises, les individus aussi se sont en quelque sorte congelés sur place en attendant de connaître la réponse. C’est la raison pour laquelle il faut très vite trouver un accord avec la Grèce.

Un accord, quel qu’en soit le contenu, sera le meilleur moyen pour que l’activité reprenne en Grèce. L’incertitude, c’est l’ennemi de l’activité en Grèce. Le fait qu’il y ait plus de certitudes, plus de stabilité lui permettra de retrouver la croissance.

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