Intervention de Dominique Baert

Séance en hémicycle du 1er juin 2015 à 16h00
Questions sur la situation économique et financière de la zone euro

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Baert :

Monsieur le ministre, quand la politique budgétaire est contrainte tant par la discipline de la zone euro que par les déficits creusés et le poids de la dette, quand la politique de taux n’affiche pas d’objectif de change prioritaire, quand l’inflation s’inscrit en deçà de ses références historiques, la politique monétaire peut être utilisée plus spécifiquement à la stimulation de la croissance en même temps qu’à la stabilisation des dettes comme des économies.

Pour notre majorité, la réorientation de la politique était une évidence en même temps qu’une nécessité. Dans le discours que le Président de la République a adopté pour que l’Europe engage des actions de relance de la croissance économique, nous nous sommes félicités du fait que jamais n’ait été oublié le rôle positif que pouvait et que devait jouer la BCE, que vous venez d’ailleurs de rappeler.

Nous la voulions moins dogmatique, davantage porteuse d’un discours et d’actions plus adaptés à une situation macroéconomique européenne trop ternie par de lourdes dettes souveraines ainsi que par un chômage endémique. Sur ces deux points, un mouvement a eu lieu, avec une doctrine monétaire plus favorable à l’investissement, un cours de l’euro moins élevé, et des taux d’intérêt bas. Le changement s’est opéré via des mesures non conventionnelles, à commencer par le lancement du programme de prêts à long terme aux banques, et, grâce à l’influence de la France, au programme de rachat de 1 100 milliards d’euros de dettes publiques sur dix-neuf mois.

Les rachats en masse de dettes publiques et privées par la BCE doivent se poursuivre au moins jusqu’en septembre 2016. Monsieur le ministre, quels résultats attendez-vous, à moyen et long terme, de cette nouvelle donne monétaire européenne ? Faut-il s’inquiéter d’une période trop longue de très bas taux d’intérêt réels, compte tenu de leurs effets redistributifs, et, par ailleurs, de la création de nouvelles bulles boursières ?

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