Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 1er juin 2015 à 16h00
Questions sur la situation économique et financière de la zone euro

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Madame Grosskost, le modèle prudentiel de la Caisse ne peut être mis en cause puisque le Parlement y veille. Le Gouvernement compte bien entendu sur les parlementaires pour éviter à cet égard tout comportement susceptible d’être pernicieux. La Caisse des dépôts et consignations va intervenir encore plus, tant sur le plan national que dans le cadre du plan Juncker, dans des conditions qui me paraissent extrêmement favorables.

S’agissant du plan Juncker, nous devons nous réjouir que les négociations soient terminées. Un accord est intervenu il y a quelques jours entre les trois grandes institutions, et nous passons maintenant à la phase de la mise en oeuvre.

Vous pourriez me dire que 315 milliards, ce n’est peut-être pas suffisant, surtout avec un effet de levier aléatoire, mais la France estime qu’il faut agir le plus simplement et le plus vite possible. C’est aujourd’hui, dans les mois qui viennent, que nous avons besoin de ces investissements supplémentaires, alors allons-y ! Proposons des projets ! Favorisons des cofinancements ! Réalisons les investissements ! Si dans deux ans ou dans trois ans, nous nous apercevons que ces 315 milliards ne sont pas suffisants, il sera alors temps d’évoquer un plan Juncker II. Mais pour le moment, c’est de l’actuel plan que nous avons besoin, c’est lui que nous devons mettre en oeuvre, avec nos propres politiques de l’investissement – par exemple le suramortissement des investissements, qui commence à avoir des effets extrêmement positifs dans les entreprises. C’est en effet par l’investissement, en France comme dans l’ensemble de la zone euro, que nous pourrons retrouver une croissance durable et suffisamment forte – au-delà du très bon chiffre du premier trimestre – qui soit porteuse d’emplois.

Car je partage votre préoccupation : de l’investissement sans emplois, c’est certes de l’activité, peut-être de la croissance, mais cela ne répond pas à notre principale préoccupation, celle du chômage. C’est pourquoi il faut faire très attention quant aux choix des investissements. Je veux des investissements dans les petites et les moyennes entreprises françaises, y compris au travers du plan Juncker, parce que c’est là que se créent des emplois. Je veux des investissements dans le domaine environnemental, parce que là aussi la croissance peut être plus riche en emplois. C’est une de nos préoccupations, c’est une de nos politiques.

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