Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 1er juin 2015 à 16h00
Questions sur la situation économique et financière de la zone euro

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Vous savez qu’il y a eu, au niveau européen, une réorientation de la politique monétaire, mais aussi que la vision de la politique budgétaire est devenue plus progressive. Chacun a considéré qu’il ne fallait plus, au niveau de la zone euro, de restrictions budgétaires, mais une neutralité budgétaire. Cela n’empêche pas des pays qui ont un déficit public trop important, tels que la France, de continuer à le diminuer. Je dis bien continuer, car quels que soient les calculs des uns ou des autres, personne ne peut nier que le déficit public, toutes administrations confondues, a été inférieur en 2014 à celui de 2013. On peut prendre la question par tous les bouts, être aussi inventif que possible dans la critique, cela ne change rien à la réalité.

J’ai craint à un moment donné qu’en raison de la très faible croissance en 2014, nous ne puissions atteindre un tel chiffre, mais la vérité, c’est que le déficit a baissé et que cela continuera cette année. L’Assemblée nationale a adopté une prévision budgétaire de 3,8 % de déficit, et nous avons tous les éléments qui me permettent d’affirmer que cet objectif sera atteint. Le déficit diminuera encore l’année prochaine, et en 2017. Cela passe par la maîtrise des dépenses publiques, pour les raisons que j’ai déjà expliquées : comme il faut financer les priorités et continuer à diminuer les déficits, le seul facteur de maîtrise reste la dépense publique.

Vous me demandez comment nous faisons avec les opérateurs de l’État : avec exigence. Vous me demandez comment nous procédons avec l’ensemble des administrations, ce qui comprend les collectivités territoriales : dans le dialogue, mais avec exigence. Je ne souhaite qu’une chose, madame Grosskost : c’est que le même niveau d’exigence soit partagé sur tous les bancs – ce n’est pas vous qui êtes en cause – et que lorsque nous nous montrons exigeants, certains ici ou là ne fassent pas oeuvre de démagogie, appelant à toujours plus de dépenses pour les opérateurs de l’État, chambres de commerce ou universités par exemple, quand ils en demandent moins au niveau global.

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