Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 20 mai 2015 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Il y a encore un mois, personne n'aurait parié sur la fin des recettes exceptionnelles, qui ont été créées par la droite. Si je l'avais annoncée, on aurait dit que je délirais. Eh bien, il n'y a plus de recettes exceptionnelles, mais, à la place, des crédits budgétaires inscrits dans la loi. Si vous pensez que c'est bien, surtout ne vous privez pas de le dire !

Les événements de janvier, monsieur de la Verpillière, ne pouvaient être prévus. Quand la droite était aux affaires, elle a dû gérer des opérations simultanées en Afghanistan, Libye et Côte d'Ivoire, des opérations que le groupe socialiste avait soutenues. Le budget aurait dû être augmenté en conséquence. En 2012, il était de 31,4 milliards. Qui aurait parié que nous tiendrions les objectifs budgétaires en 2012, 2013, 2014, et que nous augmenterions à présent le budget, comme nous allons le faire ? Connaissez-vous une LPM dont les crédits aient augmenté ? J'ai été parlementaire depuis 1978 et je n'en ai jamais vu. Les engagements n'étaient jamais tenus. Eh bien, comme je l'ai indiqué dès le départ, les engagements de celle-ci seront respectés.

Le milliard économisé sur le coût des facteurs sera disponible de bonne heure, dès 2016, plutôt qu'en deuxième partie de période.

S'agissant du CSFM, madame Gosselin-Fleury, nous n'avons pas encore fixé les seuils ; ce sera dans le décret. Je ne sais pas si des associations se constitueront effectivement. En tout cas, nous ne demanderons pas aux chefs d'état-major d'en créer. La question des candidatures aux élections locales est posée mais nous ne savons pas encore comment y répondre, et cela ne figure pas dans le texte. Une décision dans le cadre d'une question prioritaire de constitutionalité nous impose d'y répondre avant 2020, mais la solution n'est pas simple.

S'il y a des tensions, elles peuvent naître du fait que les gendarmes et les militaires commencent à se comparer. Dans l'opération Sentinelle, la comparaison sur certains aspects, peut être au désavantage des militaires. Je suis très soucieux de maintenir le moral de ces derniers, car les conditions d'accueil dans la région parisienne ne sont pas toujours excellentes, et nous avons été obligés de rogner sur les congés. La mission de proximité des gendarmes restera intacte et il n'y aura aucune confusion des genres : c'est notre choix.

Une révision de la LPM interviendra en 2017. Dans la configuration et avec les tensions que nous connaissons, c'est tout à fait indispensable.

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