Je commencerai par un compliment : on a toujours du plaisir à écouter Philippe Duron, même si l'on ne partage pas toujours ses conclusions. Lorsqu'elle a voté la réforme ferroviaire, la majorité a obstinément refusé d'évoquer les coûts de production de la SNCF, car soulever des problèmes de productivité pourrait avoir des conséquences sociales extrêmement douloureuses. Le coût de revient des Intercités français est supérieur de 30 % à celui de leurs équivalents allemands. Que peut-on faire quand les coûts sont élevés et qu'on ne dispose pas de financements adéquats ?
Je me réjouis que vous soyez allé en Angleterre. Pensez-vous qu'avec les coûts de production français, Keolis, filiale de la SNCF, aurait gagné un seul marché outre-Manche ? Au Royaume-Uni, vous avez rencontré les responsables des services publics qui attribuent des marchés. Vous devriez aussi rencontrer ceux des filiales françaises qui réussissent, car ils savent resserrer les coûts de production. Nous devrions nous inspirer de leur expérience : si l'on maîtrisait le coût des Intercités, on n'aurait pas besoin de fermer des lignes.