Intervention de Pierre Cormorèche

Réunion du 6 mai 2015 à 14h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Pierre Cormorèche, président de la chambre de métiers et de l'artisanat de l'Ain :

L'Ain compte 650 000 habitants. De très nombreuses entreprises petites et moyennes qui relèvent de l'industrie et de multiples secteurs de l'artisanat y sont actives.

Je préside la chambre de métiers et de l'artisanat de l'Ain depuis plus de quinze ans. Notre chambre a la particularité de ne pas gérer directement de centre de formation d'apprentis (CFA). Cela explique peut-être que nous nous soyons engagés au service des entreprises il y a déjà plus de vingt-cinq ans. En 1992, nous avons, par exemple, embauché un ingénieur des arts et métiers afin d'aller à la rencontre des entreprises de production pour les aider à se développer. Ce choix, qui a surpris le préfet de l'époque, constituait en fait la meilleure porte d'entrée possible dans ce type d'entreprises ; il nous a permis d'enregistrer de vrais succès et de passer des accords avec la région en matière d'innovations technologiques. Ces actions nous ont donné une légitimité en matière d'accompagnement des entreprises, activité qui ne se pratiquait pas encore. À cette période, la chambre de commerce et d'industrie avait tendance à se limiter à sa fonction régalienne. Au fil du temps, ayant constaté nos résultats, elle s'est engagée dans des actions similaires aux nôtres.

Je considère que la régionalisation mise en place par la réforme de juillet 2010 s'est traduite par une perte d'efficacité au niveau local. Même en ayant choisi le schéma qui permet aux chambres départementales de conserver un certain nombre de responsabilités, je constate qu'au niveau régional environ 90 % de notre temps est maintenant consacré à gérer les structures au lieu de travailler sur des projets d'accompagnement des entreprises. Lors de mes deux premiers mandats, avant la réforme de 2010, nous nous réunissions au niveau régional afin de mettre en route des projets pour aider les entreprises ; aujourd'hui, cela n'est plus possible. Nous ne faisons plus que gérer le quotidien.

En raison des contraintes financières, notre effectif est passé de 47 à 42 ; nous avons été dans l'incapacité de remplacer cinq personnes dont la mission consistait à aider directement les entreprises et qui ont pris leur retraite. Dans le même temps, les nouvelles charges confiées par l'État nous obligent à avoir plus de personnels se consacrant à l'exercice de fonctions régaliennes. Pour ce qui est de l'aide aux entreprises, nous sommes donc d'ores et déjà beaucoup moins performants. Dans ces conditions, comment ferons-nous dans le cadre des nouvelles régions ? Aux huit départements que compte actuellement la région Rhône-Alpes, il faudra en ajouter quatre avec ceux de l'Auvergne. La future région ira d'Aurillac à Genève en passant par Montélimar. Comment voulez-vous motiver les élus pour qu'ils s'investissent dans une telle structure ?

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