Intervention de Serge Crabié

Réunion du 6 mai 2015 à 14h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Serge Crabié, président de la chambre régionale de métiers et de l'artisanat Midi-Pyrénées :

Je préside la chambre régionale des métiers et de l'artisanat de Midi-Pyrénées et je suis également président de la chambre de métiers et de l'artisanat du Lot. Nous comptons 68 000 entreprises et 115 000 salariés et nous formons tous les ans 7 000 apprentis.

Permettez-moi tout d'abord de revenir sur les propos qu'a tenus devant vous le président de l'APCMA, M. Alain Griset, lors de son audition du 11 mars dernier. Je suis totalement d'accord avec ce qu'il a dit sur l'apprentissage, sur la spécificité des chambres de métiers, sur la fiscalité et la baisse des ressources des chambres ainsi que sur l'indispensable élan de modernisation qui doit être le nôtre. Je suis en revanche en total désaccord concernant l'objectif du passage à treize chambres de région qu'il vous a présenté. Il ne s'agit pas de la position prise par la très grande majorité des présidents des chambres de métiers réunis les 2 et 3 décembre derniers. En séance, nous avons voté pour le choix offert entre chambre de métiers et de l'artisanat de région et chambre régionale de métiers et de l'artisanat. Le président de l'APCMA a d'ailleurs porté ce choix avec loyauté.

La région Midi-Pyrénées compte huit départements. Ses caractéristiques sont donc différentes des régions qui en comptent seulement trois ou quatre, d'autant que notre chambre gère sept CFA en direct, un huitième étant géré en association. Cela représente, en moyenne, cent emplois par département. Malgré la difficulté de la tâche, ces spécificités l'ont poussée à engager une mutualisation. Grâce au logiciel de l'APCMA, un gros travail a été effectué en matière de paie. Les besoins ont été analysés pour mutualiser le pôle comptabilité. Pour ce qui concerne l'informatique, du personnel a été recruté au niveau régional et des salariés ont été repris aux chambres départementales, notamment dans le Tarn. La mutualisation porte également sur les achats. Un processus s'est progressivement mis en marche qui doit permettre de mieux servir nos ressortissants tout en faisant des économies. Ces deux objectifs ne sont pas antinomiques.

Midi-Pyrénées est déjà une grande région : imaginez ce qu'il en sera lorsque nous aurons fusionné avec le Languedoc ! Il faudra faire huit cents kilomètres pour rallier les deux extrémités du territoire. Les chambres départementales devront alors constituer l'interface indispensable avec les collectivités locales et jouer un rôle à la fois politique et dynamique. Dans le département du Lot, grâce à un partenariat avec le conseil départemental, nous avons par exemple construit une plateforme pour accompagner les entreprises artisanales en matière de développement et de transmission. La participation des diverses collectivités concernées, dont le conseil régional, nous a permis d'obtenir plus de 1 million d'euros de subventions qui sont reversées directement aux entreprises. Nous ne serions jamais parvenus à un tel résultat si nous n'avions pas été présents sur le terrain.

La proximité est encore plus indispensable pour les chambres départementales qui gèrent les CFA – je suis intimement convaincu que la formation initiale des chefs d'entreprise de demain fait partie des missions essentielles de nos chambres. Elle est d'autant plus nécessaire et justifiée que la région sera grande.

Nos relations avec l'APCMA sont très bonnes, tant dans son rôle de conseil et d'animation ; il en est de même avec la tutelle.

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