Ce matin, la commission d’enquête parlementaire sur le suivi des individus et des filières djihadistes a rendu ses conclusions, qui appellent à la vigilance et à la mobilisation. La France est une cible, peut-être la plus exposée au monde, face au terrorisme : 1 700 Français sont impliqués dans des filières djihadistes, dont 450 sur place, en Syrie, 200 qui sont retournés en France, 500 qui s’apprêtent à partir ou qui sont en partance. Ces chiffres ont été multipliés par trois depuis janvier 2014. Ils appellent, monsieur le Premier ministre, une mobilisation de tous les instants. Tel est l’objet des conclusions du rapport de Patrick Mennucci, approuvé à l’unanimité par les membres de cette commission d’enquête.
Nous vous demandons aujourd’hui, monsieur le Premier ministre, de mettre en place un véritable cadre d’action contre le terrorisme, qui ne soit pas en permanence à la remorque des événements.
De fait, nous avons constaté que beaucoup de temps, trop de temps, avait été perdu, notamment au moment de l’affaire Merah : le précédent gouvernement, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avait souhaité une grande loi contre le terrorisme, que vous aviez alors refusée, à quelques semaines de l’élection présidentielle. Nous avons toujours soutenu ces propositions.
Aujourd’hui, alors que le père de Merah a pu, de façon scandaleuse, revenir en France, au moment où se tient la conférence contre Daech, nous appelons à cette grande loi-cadre, à cette grande loi de programmation pluriannuelle contre le terrorisme qui nous éviterait d’être en permanence en retard sur les événements et nous offrirait la capacité, non pas d’éliminer totalement le risque terroriste, mais du moins d’y apporter les réponses les plus efficaces et les plus pertinentes possible.