Monsieur le Premier ministre, aujourd’hui s’ouvre à Paris une conférence internationale sur Daesh. De sinistre mémoire, jamais depuis le nazisme l’humanité n’a été confrontée à un tel péril. Daesh n’est pas un groupe terroriste mais une puissante organisation aux moyens financiers considérables. Ses 50 000 combattants puissamment armés, aguerris et déterminés, font régner la terreur de la charia sur un territoire grand comme les deux tiers de la France, à cheval entre l’Irak et la Syrie.
L’enjeu est de taille parce que 15 000 fanatiques étrangers, dont plus de 1 000 Français, ont déjà grossi les rangs de Daesh et représentent autant de menaces terroristes potentielles lors de leur retour au pays.
Au-delà d’asservir les populations, d’annihiler toute résistance, de bafouer les droits de l’homme, d’embrigader la jeunesse et de réduire les femmes en esclavage, Daesh détruit tous les symboles de la civilisation, au premier rang desquels des trésors exceptionnels, pour nombre d’entre eux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Après Palmyre et Ramadi, ces derniers jours, l’emprise de l’État islamiste ne cesse de s’étendre. Faute d’intervention au sol, les seules frappes aériennes de la coalition internationale montrent cruellement leur inefficacité. On paie ici cash les erreurs du passé tant en Irak qu’en Syrie. C’est donc la stratégie des alliés en général et des Américains en particulier qui se trouve remise en cause.
À l’heure où la France est déjà massivement engagée en opérations extérieures et sur le territoire national, monsieur le Premier ministre, la défense est une mission régalienne de l’État et doit, plus qu’elle ne l’est, être une priorité, y compris budgétaire.
Ma question est simple : la France a-t-elle la volonté et, si oui, les moyens d’intervenir plus efficacement aux côtés des alliés contre le monstre Daesh ?