Intervention de Sandrine Doucet

Séance en hémicycle du 2 juin 2015 à 15h00
Débat sur l'emploi des jeunes en europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Doucet :

Je souhaite partir d’un constat : les chiffres du chômage en France montrent que ce problème touche particulièrement nos jeunes. En effet, une comparaison réalisée par un quotidien montre que la France a un taux de chômage global plus bas que celui de la zone euro – 9,9 % pour la France en 2014 contre 11,5 % pour l’ensemble de la zone euro –, alors que le taux de chômage des jeunes, c’est-à-dire des moins de vingt-cinq ans, est quasi similaire à celui de la zone euro.

Les politiques en faveur de ce public spécifique ont permis de cibler les jeunes sans emploi, en dehors du système scolaire, et de mettre en place des dispositifs appropriés comme la garantie jeunes. Le modèle allemand nous montre les qualités de l’apprentissage, et la France s’investit dans ce système de formation. Mais deux autres constats appellent peut-être la mise en oeuvre d’autres leviers afin de faciliter l’emploi des jeunes.

Je veux d’abord souligner un paradoxe : l’éloignement du monde de l’entreprise touche non seulement les jeunes décrocheurs et sans formation, mais aussi les diplômés qui, même s’ils s’en sortent mieux, se disent aujourd’hui peu préparés au monde de l’entreprise, alors même que les parents n’ont jamais dépensé autant d’argent pour les études de leurs enfants. Permettez-moi de faire référence au rapport de mon collègue Philip Cordery, qui souligne qu’un élève sur cinq ne serait pas préparé au monde du travail.

La France a su mettre en place des découvertes ou des aides à la création d’entreprise, mais cela ne saurait suffire. D’une part, tout le monde ne peut être chef d’entreprise. D’autre part, les dispositifs d’aide à la mobilité tels que le programme Erasmus +, qui ne s’adresse pas seulement aux étudiants, mais aussi aux salariés et aux demandeurs d’emploi, ont mis en évidence un autre besoin qu’il serait nécessaire de favoriser dans le cadre d’un travail commun autour de l’emploi : celui de l’appréciation des compétences, véritable enjeu d’employabilité. Cette appréciation est indispensable, non seulement pour la mobilité, mais également à titre individuel. Il est nécessaire de savoir ce que l’on sait, de savoir parler de soi, notamment dans le cadre de dispositifs comme ECVET – European credit system for vocational education and training.

Aussi, monsieur le ministre, quelle est la réflexion du Gouvernement et quelles sont les avancées sur ce sujet en France ? Cette problématique concerne tout type de formation, notamment la formation tout au long de la vie.

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