Le débat sur l’emploi des jeunes en Europe est pour moi l’occasion de vous montrer à quel point les récentes annonces du Premier ministre en matière d’apprentissage constituent en réalité un terrible constat d’échec. Dans la loi relative à la refondation de l’école, le Gouvernement est revenu sur la possibilité de l’apprentissage dès quatorze ans alors que cela constituait une véritable réponse pour certains jeunes dans l’incapacité de poursuivre un parcours scolaire classique.
Dans le cadre de la loi de finances pour 2013 encore, la majorité a supprimé l’indemnité compensatrice de formation destinée aux entreprises. De nombreux autres mauvais coups ont été portés à l’apprentissage, par exemple l’interdiction du travail de nuit dans certains cas.
Alors qu’en France, nous comptons à peine 400 000 apprentis, ils sont 1,4 million chez nos voisins allemands. Tout démontre pourtant que les pays européens qui pratiquent fortement l’apprentissage connaissent un faible taux de chômage des jeunes. Les exemples suisses, allemands, autrichiens ou danois le démontrent et nous devrions nous inspirer de leur modèle.
Tout d’abord, en étendant l’apprentissage aux qualifications intermédiaires, comme c’est le cas en Allemagne, où il est même obligatoire pour plus de 300 métiers. D’autre part, l’apprentissage est encore trop souvent perçu dans notre pays comme une voie de relégation, alors qu’il diminue par deux le risque de chômage.
À l’inverse, en Allemagne, l’apprentissage constitue la voie normale pour accéder aux métiers de niveau bac et les apprentis allemands sont deux fois plus pré-embauchés à l’issue de leur contrat que les apprentis français.