Intervention de André Sergent

Réunion du 13 mai 2015 à 14h30
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

André Sergent, président de la chambre d'agriculture du Finistère :

Le chiffre d'affaires de la chambre d'agriculture du Finistère s'élève à 15 millions d'euros, dont la moitié provient de la TAFNB. Une baisse de 2 % de celle-ci se traduit donc par une perte de 150 000 euros.

En 2001, la chambre d'agriculture du Finistère employait 220 équivalents temps plein (ETP) : elle n'en emploie plus que 130, sans que nous ayons eu à procéder pour autant à un plan social. En effet, lorsque nous sommes arrivés, nous avons décidé de diminuer la charge en personnels, qui représentait entre 60 % et 70 % de notre budget. La régionalisation des chambres d'agriculture de Bretagne a permis de réduire le personnel sur l'ensemble de la région, au bénéfice de la chambre régionale qui emploie aujourd'hui quelque 150 ETP. Or, dans le même temps, les collectivités territoriales ont procédé à des embauches, par exemple d'ingénieurs des chambres d'agriculture, afin de promouvoir sur le terrain un certain type d'agriculture. Cela s'est fait avec l'argent public et je ne comprends pas la logique de cette démarche.

Le président d'une chambre d'agriculture doit d'abord se poser la question des réformes qu'il convient de mettre en oeuvre pour accroître l'utilité de la chambre sur le terrain. En Bretagne, la régionalisation s'est effectuée dans une logique de mutualisation des ressources et des travaux, en matière notamment d'expertise et de recherche, les économies réalisées devant nous permettre d'accroître notre présence dans les territoires. Si les restrictions budgétaires ne nous permettent plus d'y être suffisamment présents, le risque est que nous disparaissions, ce qui serait très grave pour l'agriculture et les agriculteurs. Si nous avons toujours pour objectif de réaliser de nouvelles économies, vous devez toutefois nous donner les moyens de rester présents dans les territoires.

Ainsi, la chambre d'agriculture de Bretagne est très impliquée dans la recherche appliquée, alors que l'INRA est dans une logique de recherche fondamentale. Or nous avons déjà dû renoncer à certains outils et nous allons devoir le faire encore. Je tiens à tirer le signal d'alarme. Mes fonctions me donnent l'occasion de voyager et je constate que nos voisins ne diminuent pas leur effort de recherche. Il ne faudrait pas qu'en pleine période de mutation la recherche devienne le parent pauvre de l'agriculture. La recherche appliquée exige des investissements que la profession seule ne peut financer. Nous avions le soutien des conseils régionaux et les conseils départementaux : que vont devenir ces derniers ? Sachez que le budget de la recherche s'élève en Bretagne à 10 millions d'euros, 3 millions provenant des ressources fiscales.

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