Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 2 juin 2015 à 21h30
Questions sur la politique de l'éducation

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Bien sûr que si ! La loi de refondation de l’école et tout ce qui a été fait par ce gouvernement depuis notre retour aux responsabilités en 2012 a consisté à redonner la priorité à l’école primaire grâce à des créations de postes, par le biais notamment du dispositif « plus de maîtres que de classes ». Ce dispositif, dont j’ai vu hier, à Nancy, une formidable illustration, a été mis en place pour permettre aux équipes pédagogiques, dans les écoles primaires, d’être épaulées par un maître supplémentaire qui, de temps à autre, peut accueillir les élèves en petit groupe pour les faire progresser.

Nous avons aussi agi à la maternelle. Depuis 2012, nous avons veillé à développer la pré-scolarisation pour les enfants âgés de moins de trois ans parce que nous considérons, nous en sommes d’accord avec vous, que c’est dès le plus jeune âge que les difficultés apparaissent et les inégalités se creusent.

C’est bien à l’école primaire qu’à partir de la rentrée prochaine, nous nous donnerons les moyens d’évaluer systématiquement le niveau de lecture et d’écriture des enfants à l’entrée en CE2 afin de corriger et de rattraper les retards quand il en est encore temps.

Nous n’avons jamais oublié l’école primaire. Elle était notre première étape et nous progressons chronologiquement puisque nous en sommes à l’étape du collège, dont chacun, depuis des années, s’accorde à reconnaître qu’il ne fonctionne pas, que beaucoup de choses doivent y être améliorées, car on ne peut laisser, comme c’est le cas depuis dix ans, un élève sur cinq en sortir sans maîtriser les fondamentaux. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de changer son organisation en donnant davantage d’autonomie aux établissements, en rénovant les pratiques pédagogiques, en mettant en place l’interdisciplinarité et l’accompagnement personnalisé. Car il s’agit de relever ce défi fondamental, qui nous est posé à tous, du déterminisme social.

Notre système scolaire, nous le savons, se caractérise par le fait que non seulement il ne contre pas les inégalités sociales mais qu’il les aggrave. Lorsque l’on regarde ce qui se passe dans le système scolaire, on comprend très vite que dans la répartition des moyens entre élèves, on a tendance, depuis quelques années, à « mettre le paquet » sur ceux qui sont déjà dans une bonne situation, soit parce qu’ils sont bons élèves, soit parce qu’ils sont issus de familles aisées, au détriment, parce que les moyens sont toujours contraints, de ceux qui auraient mérité d’être davantage soutenus et épaulés pour progresser.

Cette réforme du collège a, c’est vrai, vocation à la fois à faire réussir tous les élèves et à mettre fin à ces inégalités et ce déterminisme social.

1 commentaire :

Le 22/06/2015 à 09:52, laïc a dit :

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"Notre système scolaire, nous le savons, se caractérise par le fait que non seulement il ne contre pas les inégalités sociales mais qu’il les aggrave. "

Oui, bien sûr, et c'est mettre les bons élèves avec les cancres qui va résoudre les inégalités sociales ? En effet, ça va les résoudre: quand tout le monde sera bête et vulgaire, il n'y aura plus d'inégalités sociales, n'est-ce pas ?

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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