Intervention de Jacques Krabal

Séance en hémicycle du 2 juin 2015 à 21h30
Questions sur la politique de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

Madame la ministre, j’ai déjà posé la question de la panne de l’ascenseur social à votre prédécesseur. Je la réitère ce soir parce que je sais que cette problématique est au coeur de vos préoccupations, comme des nôtres, d’ailleurs.

D’après l’OCDE, en France, seuls 38 % des jeunes adultes issus des classes moyennes ou défavorisées suivent des études supérieures. Jamais, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, le fossé entre les enfants des milieux aisés et ceux des milieux modestes n’a été aussi grand.

L’Institut d’études politiques de Paris nous a montré l’exemple en réservant des places pour des jeunes issus de lycées de ZEP, au travers de conventions d’éducation prioritaire. Après dix ans d’expérience, près de mille étudiants issus des classes moyennes ont intégré cette prestigieuse école. Mais, parmi les cent lycées partenaires, il n’y en a aucun dans l’Aisne, département ô combien défavorisé – dans lequel, je vous le rappelle, le parti populiste d’extrême droite réalise un de ses meilleurs scores – et ce, alors même que le lycée Jean de La Fontaine et d’autres, dans ma circonscription, classés en ZEP, comptent un grand nombre d’élèves boursiers. Pourquoi ces lycées n’ont-ils pas accès à ces dispositifs ?

Madame la ministre, au-delà de la nécessité de réformer pour plus de justice sociale et plus de justice scolaire, nous devons tout faire pour tirer vers le haut l’ensemble des élèves, indépendamment de leur niveau social. Ce qui est possible pour Sciences Po Paris et Bordeaux doit l’être pour les autres écoles. Madame la ministre, pourquoi n’est-il pas possible de réserver 15 % – voire davantage – des places de toutes les formations post-bac soumises à concours aux enfants boursiers issus des lycées de ZEP ?

L’instruction et l’espoir sont les meilleures barrières contre l’extrémisme. Jean de La Fontaine nous le rappelait dans L’ours et l’amateur des jardins : « Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ; mieux vaudrait un sage ennemi. »

1 commentaire :

Le 22/06/2015 à 10:05, laïc a dit :

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"L’instruction et l’espoir sont les meilleures barrières contre l’extrémisme. Jean de La Fontaine nous le rappelait dans L’ours et l’amateur des jardins : « Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ; mieux vaudrait un sage ennemi. »"

Avec la réforme du collège, Mme la ministre veut que tous les bons élèves aient des amis ignorants, ce qui d'après La Fontaine, que nous cite excellemment M. Krabal, pourrait en effet s'avérer très dangereux... L'éducation n'est pas faite pour s'encanailler, mais pour aller vers le progrès et l'abandon de toute forme de vulgarité.

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