Madame la ministre, je souhaite appeler votre attention sur les langues et cultures régionales dans le cadre de la rénovation du collège. Les langues régionales sont des langues vivantes, comme les langues étrangères. Elles apportent les mêmes bienfaits sur le développement personnel et les capacités métalinguistiques des élèves. Elles ont l’avantage de préserver la glottodiversité de notre pays.
Je rappelle que, dans la plupart des régions de France, le nombre de locuteurs de ces langues est insuffisant pour pourvoir les emplois disponibles dans des domaines tels que l’enseignement, la culture, les médias ou le secrétariat.
La réforme du collège suscite interrogations et inquiétudes quant à la place des langues régionales. Si elles sont mentionnées dans l’un des huit thèmes d’enseignement pratique interdisciplinaire, ce qui peut apparaître comme un progrès, nous éprouvons cependant des craintes quant à l’enseignement de ces langues en sixième, aussi bien en ce qui concerne les filières bilingues que l’enseignement optionnel. Il est important de prévoir une articulation entre les différents niveaux afin que les élèves puissent construire un parcours cohérent, dans le cadre des enseignements complémentaires, à même de développer leurs compétences linguistiques, qu’ils pourront poursuivre, s’ils le désirent, par exemple à l’université. À titre d’information, certaines régions, comme la Corse et la Bretagne, ont développé l’enseignement optionnel dès le primaire.
L’enseignement bilingue français-langue régionale commence dès la maternelle. Il donne d’excellents résultats, tant sur les plans linguistique et plurilinguistique, que sur celui des apprentissages scolaires. Depuis plus de trente ans, l’éducation nationale s’est attachée progressivement à structurer cet enseignement. Cet effort de longue haleine ne me semble pas reconnu à sa juste valeur dans le projet de réforme.
Il nous semble important de compléter l’article 8 de l’arrêté du 19 mai 2015 afin de sécuriser l’enseignement des langues régionales en faisant une référence explicite à ces langues.
Enfin, pour assurer ces enseignements, quels moyens seront mis à la disposition des académies où existent des langues régionales et sous quelle forme seront répartis ces moyens dans les établissements ? À l’heure actuelle, les heures d’enseignement de langues régionales font l’objet de dotations spécifiques.
Le 22/06/2015 à 12:37, laïc a dit :
"L’enseignement bilingue français-langue régionale commence dès la maternelle. Il donne d’excellents résultats, tant sur les plans linguistique et plurilinguistique, que sur celui des apprentissages scolaires."
Et comment par la suite enseigner ces langues régionales au collège si ce n'est en créant des filières particulières, qui seront bien sûr assimilées à des filières d'excellence que la réforme entend détruire ? (car on ne pourra pas mettre dans une même EPI des débutants en breton et ceux qui l'apprennent depuis la maternelle, même avec la meilleure volonté égalitariste du monde). Le système socialiste trouve là une contradiction interne...
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