Le principe d’un collège unique est réaffirmé comme élément clé de l’acquisition par tous du socle commun, un collège unique organisé autour d’un tronc commun, avec des pratiques différenciées adaptées aux besoins des élèves, et qui ne soit pas synonyme d’uniformisation de l’enseignement, avec enfin une autonomie donnée aux équipes enseignantes.
Il faut donc bien remettre tout cela en perspective pour comprendre la cohérence profonde de ce que nous faisons. Vous avez raison d’insister sur un point qui disparaît souvent des débats publics, monsieur le député : la nouvelle logique autour d’un socle commun de connaissances, de compétences et de culture, en d’autres termes ce qu’un élève doit maîtriser à la fin de sa scolarité obligatoire. Ce socle, nous l’avons repensé, et ce, non pas dans notre coin, mais avec la participation de toute la communauté des enseignants ; 800 000 enseignants se sont ainsi exprimés lors d’une demi-journée de consultation sur le sujet, ce qui avait alors fait couler beaucoup d’encre.
À partir de ce socle, et là réside la véritable nouveauté, nous déclinons de nouveaux programmes, qui s’inscriront dans plusieurs cycles au cours de la scolarité obligatoire. Le cycle 3, que vous évoquiez, et qui inclut le CM1, le CM2 et la sixième, nous permet de relier la fin de l’école primaire et le début du collège et d’assurer ainsi une meilleure transition et une meilleure progressivité des apprentissages pour les enfants dans cette période charnière.
La classe de sixième est en effet connue comme l’année de tous les dangers pour les élèves : les jeunes collégiens rencontrent de grandes difficultés à leur arrivée dans ce nouveau cadre où plusieurs enseignants remplacent l’unique maître du primaire. Les enseignants du primaire et du secondaire doivent pouvoir communiquer davantage pour améliorer l’apprentissage des élèves et les faire entrer dans le secondaire dans les meilleures conditions possibles ; tel est l’objet du conseil école-collège qui sera mis en place.
La nouveauté des réformes que nous conduisons tient à ce que, contrairement à ce qui avait été fait par le passé, nous aurons enfin un socle commun dont la nation garantit la maîtrise à tous les élèves à leur sortie de leur scolarité obligatoire, des programmes déclinés en cohérence avec ce socle et pensés pour être progressifs, lisibles, clairs et conduire à la réussite, et une organisation des temps par le biais de cycles de trois ans qui permettent d’évaluer à l’issue de la période l’acquisition véritable des fondamentaux par les élèves.
C’est pourquoi je crois que cette réforme du collège a toutes les raisons d’aboutir.