Monsieur le président du CSA, en nous extrayant un instant des heures de la procédure de désignation que vous nous décrivez, ne peut-on pas penser que la polémique à laquelle vous devez faire face peut trouver son origine dans le rapport de Mme Sylvie Pierre-Brossolette relatif à France Télévisions, dont une première version avait donné lieu à des fuites ? Ce document mettait à mal la gestion de M. Rémy Pflimlin, compromettant les espoirs de ce dernier d'être reconduit à la tête du groupe.
N'estimez-vous pas que des réseaux d'influence ont pu jouer lors des deux dernières nominations aux fonctions de membre du CSA, nominations qui auraient pu viser à conforter une éventuelle majorité pour la présidence de France Télévisions ? Notre commission a entendu la candidate choisie par le président de l'Assemblée nationale au mois de janvier dernier.
Surtout, ne pensez-vous pas que la désignation de Mme Ernotte est une non-élection et relève d'un scénario que vous n'avez probablement pas écrit vous-même, car cela doit se faire hors du CSA, qui laissera cependant au Conseil, s'il ne parvient pas à s'en défaire, l'image d'une sorte de prince des apparences, apparence de la transparence, apparence de l'indépendance et apparence de démocratie ? Je ne veux pas croire que vous vous soyez déjà résigné à vous rallier à la belle formule d'Hervé Bourges, l'un de vos prédécesseurs, qui considère que le CSA est le pire des maux à l'exception de tous les autres.