Après la remise du rapport Schwartz, selon la volonté du Gouvernement, une nouvelle ère devait s'ouvrir à France Télévisions. L'équipe encore en place ne semblait pas avoir démérité et des avancées avaient bien été enregistrées pendant le mandat de Rémy Pflimlin, mais il lui était notamment reproché d'avoir été désigné par le précédent Président de la République. Nous sommes entrés dans une démarche forcenée de transparence et d'indépendance menée par l'actuelle majorité. L'enjeu politique est évident.
Monsieur le président Schrameck, je vous remercie pour votre rigueur intellectuelle et pour la précision avec laquelle vous avez décrit le processus destiné à préserver l'anonymat des candidats, à les sélectionner et à désigner le lauréat. Manifestement des zones d'ombre demeurent cependant, et le fait que le CSA soit dans cette affaire juge et partie n'arrange rien. Il semblerait que certains sages aient voulu une procédure ouverte et transparente. Aujourd'hui, la France ne peut qu'être dubitative devant la désignation de Mme Ernotte.
Pour être moi-même membre désigné d'un conseil national indépendant en matière d'évaluation scolaire, je m'interroge sur le mode de désignation des membres des autorités indépendantes. Monsieur le président, vous avez dit que la collégialité n'impliquait pas que se tienne un débat sur le degré de publicité. De mon point de vue, seuls les futurs choix stratégiques pour France Télévisions devaient être déterminants dans les votes des membres du CSA.
Vous êtes le seul membre du Conseil présent, accompagné du secrétaire du collège qui, vous l'avez annoncé, restera muet. Sans remettre en cause votre autorité, n'aurait-il pas été possible d'entendre d'autres membres du CSA ?