« Qui nous gardera des gardiens ? » Cette phrase, attribuée à Juvénal, poète romain du Ier siècle de notre ère, semble résumer l'opinion qui se dessine chez nos concitoyens concernant le Conseil que vous présidez, monsieur Schrameck. En effet, celui-ci, à travers les missions diversifiées qui lui ont été confiées, peut être assimilé à un « gardien de l'audiovisuel », et il est singulier de voir se succéder les controverses dans ce secteur depuis le début de l'année 2015.
Lorsque ces controverses concernent l'audiovisuel public de la France, propriété collective de nos concitoyens, dont ils ont d'ailleurs pleinement conscience d'être les financeurs, l'opinion ne peut que s'indigner et remettre naturellement en question le travail du gardien de l'audiovisuel, l'autorité de régulation que vous présidez.
Ce n'est évidemment ni mon rôle ni mon intention d'accabler le CSA, son collège et son administration. Mais en ma qualité de député, je représente nos concitoyens qui ont la volonté profonde d'être mieux informés sur le travail effectué par le CSA et sur la manière dont il s'acquitte de ses différentes missions.
Nous vivons une époque durant laquelle l'information est partagée bien plus largement que cela n'a pu être le cas auparavant. Le mouvement des big data, dans lequel s'inscrivent de nombreuses collectivités, ou la publication de nos déclarations d'intérêts et d'activités vont dans le sens de cette transparence nécessaire mais mesurée.
Pourtant, le CSA, qui opère justement dans un domaine où les nouvelles technologies bouleversent la donne, ne semble pas désireux d'ouvrir en grand ses processus de décision à nos concitoyens. Au vu des critiques dont le Conseil fait l'objet, ne pensez-vous pas qu'il convient de réfléchir à une meilleure implication de nos concitoyens dans ses décisions, en particulier lorsque celles-ci concernent un audiovisuel public qui, de fait, leur appartient ?