Merci, monsieur le président Schrameck, d'être venu jusqu'à nous par ces temps orageux. Vous êtes connu et reconnu pour votre intégrité, votre probité et votre sens de la chose publique. Votre parcours et le nom de ceux avec lesquels vous avez travaillé ne permettent pas d'en douter. Pour ma part, je n'en doute pas un instant. C'est bien parce que vous êtes cet homme, que nous nous devons de poser au président du CSA des questions, en toute confiance, mais sans langue de bois, afin que vous puissiez rétablir ce qu'il en est de la nomination de Delphine Ernotte à la tête du plus grand groupe européen de télévision.
Mises à part des compétences en matière de gestion et d'économie, ce poste nécessite avant tout une exemplarité, une éthique et une déontologie sans faille car la télévision ne se contente pas d'informer ; elle forge aussi les esprits et les consciences, et elle se doit de redonner sens aux valeurs de la République afin de ne pas jeter chaque jour un peu plus les citoyens téléspectateurs dans les bras de l'extrémisme.
Les changements apportés à la procédure de nomination, c'est-à-dire le refus du repêchage et l'anonymat pour tous au cas où un candidat le demande – ne sont-ils pas contraires à la nécessité de publier les projets retenus ?
Cette nouvelle procédure vise à favoriser les candidatures dites « libres » mais permettra-t-elle de garantir la compétence des candidats et, en conséquence, la continuité du groupe France Télévisions ?
Comment réparer les dégâts dans l'opinion après que l'on est passé de commentaires laudateurs pour la désignation de Mathieu Gallet, considérée comme très audacieuse, au doute, voire à des accusations fortes – j'ai lu que l'on parlait d'opacité ou de résultats emportés aux forceps – concernant la nomination de Mme Ernotte ?
L'image de cette dernière est bien dégradée car à la funeste période de suicides chez Orange, s'ajoute le fait que le PDG de cette entreprise semblerait, selon la presse, soulagé de se débarrasser d'elle, mais aussi les révélations concernant un lobbying intensif, les soutiens qui nous font nous interroger et une accusation de plagiat du projet de Didier Quillot. Nous voyons bien qu'il est indispensable de préciser les choses. Monsieur Schrameck, nous avons besoin de tous les éléments dont vous disposez pour stopper une rumeur dévastatrice. Il n'est d'ailleurs pas certain que vos explications y suffisent.