Intervention de Annick Girardin

Séance en hémicycle du 3 juin 2015 à 21h30
Débat sur les négociations internationales sur le climat

Annick Girardin, secrétaire d’état chargée du développement et de la francophonie :

Monsieur le député, vous m’interrogez sur le mécénat des entreprises. Nous voulons que la conférence de Paris soit élégante et sobre, tant en carbone qu’en argent public. Le coût budgétaire de cette manifestation s’élève à 170 millions d’euros pour l’État, réserves déduites.

Il est vrai que l’État a fait appel au mécénat des entreprises. Nous estimons que pour accueillir dans de bonnes conditions les 196 délégations, il nous faut 170 millions d’euros. Nous avons choisi de permettre un certain nombre de mécénats. Toutes les entreprises s’étant proposées n’ont bien sûr pas été retenues.

Vous me demandez si des contrats seront signés avec les entreprises concernées, et si elles auront de quelconques obligations. Oui, nous avons demandé que leurs propres engagements en matière de lutte contre le dérèglement climatique soient publiés. Certaines participent financièrement, directement, d’autres sous forme de participations matérielles – je pense, par exemple, au système de chauffage à haute performance énergétique fourni par Engie, ou aux 200 véhicules électriques fournis par Renault-Nissan. Aurions-nous dû refuser ces participations, ou les assortir de davantage de conditions ? Je ne crois pas. Je crois que nous sommes dans un élan, où il est important que chacun puisse s’engager.

Si la conférence de Paris ne réunissait que les pays très engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique, nous ne serions pas très nombreux : je crois que c’est la même chose pour les entreprises. Il s’agit de considérer que toutes celles qui apportent leur contribution à la conférence de Paris s’engagent dans un processus et se mobilisent pour nous aider à faire advenir le monde plus juste, plus durable, plus équitable, que nous voulons construire tous ensemble. Nous ne faisons pas « d’éco-blanchiment» – j’utilise ce néologisme puisque, comme ministre de la francophonie, je dois éviter les anglicismes.

Nous n’acceptons pas tous les mécénats. De plus, le fait que nous acceptions l’aide de telle ou telle entreprise n’implique pas que nous approuvions la totalité de ses actions passées, présentes et futures ! Mais, en tout état de cause, nous estimons que nous avons besoin des entreprises dans la dynamique enclenchée.

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