Madame la secrétaire d’État, le dérèglement climatique est le grand défi des prochaines années, celui de la France mais aussi celui de l’Europe, et plus largement celui de tous ceux qui veulent agir en faveur d’un monde plus responsable. Comme vous, madame la secrétaire d’État, notre ambition est d’aboutir à un accord juste, équitable et ambitieux, qui permettra de limiter le réchauffement climatique à 2° C et ainsi d’éviter des conséquences irréversibles. Je pense notamment à la situation des pays les plus pauvres, car ce sont eux qui font d’abord les frais du changement climatique. Ces effets sont d’ores et déjà visibles sur le terrain : insécurité alimentaire, problèmes d’accès à l’eau qui mènent bien souvent à la violence et aux conflits.
Nous devons le répéter – vous l’avez fait, madame la secrétaire d’État et nous le faisons à votre suite –, l’Afrique est le continent qui a le moins pollué dans l’histoire. Pourtant, il est la première victime du changement climatique. Les chiffres sont criants de vérité. Aujourd’hui, ce continent représente plus de 15,7 % de la population mondiale, probablement plus de 25 % en 2050, et pourtant, il ne consomme que 3 % de l’électricité et ne produit que 8 % des émissions. Au Burkina Faso, les émissions par habitant sont dix fois inférieures à celle d’un Européen, et vingt fois à celle d’un Américain.
Madame la secrétaire d’État, nous savons que vous militez en faveur du « zéro carbone, zéro pauvreté ». Ainsi, ma question sera simple : dans quelle mesure l’accord de Paris permettra-t-il à ces pays de se développer, de lutter contre la pauvreté, notamment énergétique, tout en s’associant à la lutte contre le dérèglement climatique ?