Ces forces ne sont pas des auxiliaires supplétifs de l’ordre public. Elles ont une mission de protection exigeante. Un tel déploiement, en renfort des forces de sécurité intérieure et de sécurité civile, doit contribuer à la protection des points d’importance vitale mais aussi, le cas échéant, à celle des flux essentiels à la vie du pays, au contrôle des accès terrestres, maritimes et aériens du territoire et à la sauvegarde des populations face aux menaces de tous ordres. Cette mission devra en outre s’articuler avec la cyberdéfense, qui est en pleine expansion. Bien entendu, il sera rendu compte de ces travaux au Parlement et d’abord à votre commission de la défense, mesdames et messieurs les députés.
Deuxièmement, le Président de la République a décidé, dans ce contexte, d’alléger les déflations d’effectifs afin de renforcer nos capacités opérationnelles qui sont très sollicitées et de faire face à certains besoins majeurs et croissants, notamment de nos services de renseignement et de la cyberdéfense. Globalement, la réduction de la déflation permettra de gager les postes à créer au bénéfice de la force opérationnelle terrestre et d’accompagner cette montée en puissance par les soutiens qui lui sont indispensables. Elle permettra aussi de gager les 650 créations de postes additionnelles par rapport à la loi de programmation militaire de 2013 en matière de renseignement et les 500 créations de postes en matière de cyberdéfense, laquelle gagnera au total plus de mille postes de 2014 à 2019. Elle permettra enfin d’assurer le renforcement de la protection de nos sites militaires, le soutien aux exportations d’armement très consommatrices de ressources pour nos armées et le parachèvement des transformations des armées et des services de la défense à l’horizon 2020.
En troisième lieu, le Président de la République a décidé d’accroître la dépense de défense de 3,8 milliards d’euros par rapport à la trajectoire initiale de la loi de programmation militaire. Ces crédits additionnels bénéficieront d’abord au nouveau contrat « Protection », car 2,8 milliards d’euros seront consacrés aux effectifs et aux coûts d’infrastructure et de soutien afférents à ces emplois. En parallèle, cet effort supplémentaire renforcera la priorité que nous donnons à l’équipement des forces et d’abord à la régénération des matériels. L’effort financier en faveur de l’entretien des équipements, sur lequel j’avais beaucoup insisté, était déjà prévu en 2013. Je rappelle que l’entretien programmé des matériels bénéficie depuis lors d’une progression de crédits de 4,3 % par an en moyenne.
Cet effort sera accru au profit des matériels les plus sollicités en opération grâce à une dotation supplémentaire de 500 millions d’euros pour la période 2016-2019 afin de prendre des mesures urgentes visant à préserver durablement notre capital opérationnel. L’efficacité de nos armées est à ce prix. Signalons également l’accentuation de notre effort en matière d’équipements critiques au profit du renseignement et de l’action opérationnelle auxquels sont consacrés 500 millions d’euros en crédits budgétaires nouveaux et 1 milliard issu de redéploiements internes rendus possibles par la réaffectation des gains de pouvoir d’achat découlant de l’évolution favorable des indices économiques depuis le vote de la loi de programmation militaire en décembre 2013.