Comme tous mes collègues, quelle que soit notre origine politique, j’essaye d’y accomplir le mieux possible mon travail de parlementaire et de justifier la confiance que m’ont apportée les électeurs de ma circonscription qui ont, vous le savez bien, une importante appétence pour les sujets qui intéressent la défense.
J’y ai connu de grandes joies, et elle m’a permis d’y côtoyer, d’y rencontrer et d’y auditionner d’importantes personnalités et de grands professionnels, aussi passionnés que nous le sommes tous des questions de défense et de sécurité.
Nous avons su nous battre ensemble, unis, solidaires et déterminés, au-delà de nos appartenances politiques, pour garder à la commission sa si importante autonomie et ne pas la fusionner avec la commission des affaires étrangères, comme cela est le cas au Sénat.
Aujourd’hui, nous souhaitons, madame la présidente, qu’elle redonne à chacun des commissaires qui y siègent sa fierté d’en être membre et le bonheur d’y travailler, en ayant bien sûr les moyens d’y exercer l’une des plus belles fonctions de la représentation nationale : je veux parler du contrôle. En ce sens, chaque commissaire, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition, doit avoir à sa disposition tous les éléments lui permettant l’analyse la plus fine de la situation et cela, en temps réel.
Aussi ne pouvons-nous accepter, madame la présidente de la commission, monsieur le ministre, de travailler à la va-vite sur un texte de loi qui engage pour plus de 162 milliards d’euros les généreux contribuables de notre pays. Le sujet de notre défense et des moyens que nous donnons à nos militaires, dont je rappelle qu’ils sont en guerre, est bien trop sérieux pour que nous nous contentions d’une analyse superficielle conduisant à une vision parcellaire d’une situation que tout un chacun sait très difficile.
En effet, nous avons découvert dans nos boîtes aux lettres le texte qui nous rassemble aujourd’hui le mercredi après-midi, quelques minutes seulement avant sa présentation par le ministre en commission. La date limite de dépôt des amendements a été fixée, comme une provocation, au lundi de Pentecôte à 17 heures ! Il n’a échappé à personne que nos collaborateurs étaient pour ce long week-end en repos bien mérité depuis le vendredi soir. Il n’a échappé à personne que cette date de dépôt d’amendements était contemporaine d’auditions de la plus haute importance, comme celles des chefs d’état-major des trois armées qui – c’est un comble ! –, n’auraient jamais eu lieu si elles n’avaient été expressément demandées par l’opposition !