Malheureusement, monsieur le ministre, les deux tiers de ces fameux 3,8 milliards que vous agitez viendront après les élections présidentielles de 2017. Autrement dit, l’ardoise sera pour vos successeurs. Quant aux ressources de cette année, nous ignorons toujours d’où surgiront les 2,3 milliards qui manquent.
Allez-vous augmenter les impôts ? Allez-vous faire des économies quelque part, et où ? François Fillon vous posait déjà cette question en 2013 : « Où le Gouvernement ira-t-il piocher ? L’éducation ? La santé ? Les dépenses sociales ? L’emploi ? Reste donc le budget de la défense qui, je le crains, n’est sanctuarisé que dans votre esprit, monsieur le ministre ».
Je redis exactement la même chose. Aujourd’hui, vous nous renvoyez à une hypothétique loi de finances rectificative qui devrait être présentée en fin d’année. Vous nous demandez donc de signer un chèque en blanc. Au vu de la politique qui est la vôtre depuis trois ans, je ne peux pas le signer.
La deuxième raison de notre vote négatif tient à la déflation des effectifs.
Il y a trois ans, nous vous avions mis en garde – là encore – contre le fait qu’en dix ans, nos armées ont perdu un quart de leurs effectifs. Vous avez choisi de supprimer 34 000 postes tout en recrutant 60 000 fonctionnaires supplémentaires dans l’Éducation nationale et en créant 100 000 emplois aidés.
Vous êtes aujourd’hui rattrapé par la dégradation de la situation stratégique tout autour de nous et par les attaques terroristes en France même.
Vous avez donc été contraint de renoncer à une partie de cette déflation…