Intervention de Jean-Jacques Bridey

Séance en hémicycle du 4 juin 2015 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2015 à 2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Bridey :

Monsieur le président, madame la présidente de la commission, mes chers collègues, monsieur le ministre, nous voici donc devant l’actualisation de notre loi de programmation militaire, une actualisation prévue dans ce texte voté il y a dix-huit mois et dont le calendrier a été resserré afin de tenir compte de la dégradation du contexte sécuritaire international.

Je me félicite tout d’abord, monsieur le ministre, de ce nouveau calendrier qui tient compte de la nécessité urgente pour nos forces armées de se doter d’un format et de capacités opérationnelles en cohérence avec l’aggravation des menaces et des risques, et d’une meilleure sécurisation de notre territoire national.

Je me félicite aussi du contenu de cette actualisation, toute en responsabilité, toute en lucidité et toute en mise en confiance.

C’est un gage de responsabilité que l’accroissement des crédits budgétaires de 3,8 milliards d’euros. Jamais, depuis cinquante ans, les crédits consacrés à nos armées n’ont été en augmentation. Nous devons nous réjouir de cette décision ! C’est aussi un gage de responsabilité que la sécurisation de l’exécution de la loi de programmation par l’inscription budgétaire de plus de 6 milliards d’euros en lieu et place des ressources exceptionnelles, et selon le même calendrier de consommation. Nous devons, là aussi, nous réjouir de cette décision ! C’est également faire preuve de responsabilité que de prévoir le fléchage des marges de manoeuvre dues à la maîtrise des coûts de facteurs et à la réussite de nos exportations, fléchage qui permettra des achats d’équipements supplémentaires : c’est dire que toute marge de manoeuvre retrouvée dans la gestion des équipements et dans l’augmentation de la compétitivité de nos industries se fera au profit de ces nouvelles acquisitions.

Cette actualisation est également tout en lucidité, à commencer par le choix du nouveau format de notre force opérationnelle terrestre pour sécuriser notre territoire national en l’augmentant de 11 000 soldats supplémentaires. C’est aussi une marque de lucidité que l’augmentation des budgets d’équipement et de l’entretien programmé de nos matériels, mis à dure épreuve par une plus grande utilisation : une enveloppe supplémentaire de 1,5 milliard est ainsi prévue pour l’acquisition de matériels, ainsi que 500 millions de plus pour l’entretien programmé. Et puis, autre preuve de lucidité, il y a aussi le renforcement des moyens mis à disposition de trois piliers de notre stratégie : la cyberdéfense, les forces spéciales et le renseignement. S’agissant de la cyberdéfense, c’est un renforcement des équipes des états-majors de plus 1 000 personnes, dont 300 affectées à la contre-propagande. Nos forces spéciales seront renforcées par de nouveaux recrutements – à hauteur, ici aussi, d’un millier d’hommes – ainsi que par une modernisation de leurs équipements, principalement par la réalisation d’un nouveau programme de transmissions sécurisées. Notre renseignement sera, lui aussi, renforcé par l’accélération des calendriers d’acquisition de drones supplémentaires et le lancement de satellites d’observation optique et électromagnétique

Enfin, cette actualisation est tout en mise en confiance, celle de nos forces armées qui l’attendent avec impatience pour acquérir les moyens opérationnels indispensables à la bonne exécution de leurs missions : tous nos chefs d’état-major nous en ont rappelé l’urgence et nous ont réclamé en commission le vote de cette actualisation au plus vite. C’est aussi la mise en confiance de nos industriels, qui voient dans cette actualisation et dans la réussite de leurs exportations un atout pour une meilleure compétitivité aujourd’hui, et pour une relance de leurs capacités de recherche et d’innovation demain. Il s’agit également de la mise en confiance de nos partenaires européens et de nos alliés des coalitions en Irak et en Syrie ou encore dans la bande sahélo-saharienne : tous observent nos débats et attendent nos décisions au moment où, par exemple, nos amis britanniques entament leur réflexion sur leur nouveau Livre blanc et où les membres de la coalition viennent de renouveler, en début de semaine, leur soutien aux forces irakiennes dans leur combat contre le terrorisme.

Mes chers collègues, notre vote est attendu, nos débats sont suivis avec beaucoup d’intérêt : c’est à nous de montrer notre responsabilité et notre lucidité en votant cette actualisation, en réaffirmant notre détermination dans la lutte contre le terrorisme et en se donnant les moyens de nos actions. C’est ainsi que nous installerons la confiance chez nos concitoyens et dans nos forces armées, chez nos industriels et chez nos partenaires et alliés, et que nous redonnerons de l’espoir à toutes les victimes de la tyrannie et du terrorisme. Hier, à cette même tribune, notre invité, le roi d’Espagne Felipe VI, exhortait dans son discours à plus de France en Europe. Permettez-moi de le paraphraser : il faut plus de France dans le monde ! C’est notre responsabilité dans ce vote !

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