Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du 4 juin 2015 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2015 à 2019 — Discussion générale

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Si c’est le cas, vous vous rappellerez que lorsque nous sommes arrivés, j’ai été confronté au manque d’avions ravitailleurs, au manque de drones, à l’absence de commande satellitaire, toute une série de lacunes auxquelles j’ai remédié. Et nous serons au rendez-vous de ces commandes et de ces équipements pour structurer notre défense, y compris d’ailleurs sur les frégates. À cet égard, le chiffre magique des vingt-deux frégates initiales, que rappelle M. Vitel de temps en temps, remonte à la magie du début du siècle. Il ne faut plus évoquer ce chiffre, sinon je vous rappellerai les noms de ceux qui ont supprimé ces commandes !

Pour parler de manière très claire, le calendrier de l’ensemble des capacités prévues par la loi de programmation initiale sera respecté. Les commandes nouvelles pour faire face aux nouveaux défis – je parle non seulement de l’entretien programmé des matériels qu’a évoqué Marie Récalde, mais aussi des commandes nouvelles telles que l’accélération du MRTT, le renforcement des hélicoptères, l’accélération de la capacité de transport, le lancement satellitaire nouveau, la charge utile pour les drones Reaper – tout sera fait dans les délais, commandé très vite et livré le plus vite possible. Nous tiendrons donc nos engagements, et je suis prêt à me soumettre à la vérification du respect du calendrier et des engagements financiers concernant les 2 milliards de capacité d’investissements nouveaux que nous allons engager pour rester dans le cadre de l’actualisation telle que je vous l’ai proposée.

S’agissant des opérations extérieures, je ne sais pas s’il faut reprendre le débat permanent que nous avons depuis trois ans sur ce sujet. Le montant de la dotation initiale, de 450 millions d’euros, a été inscrit au moment du débat sur la loi de programmation militaire. Il ne va pas changer. Il a été fixé à 450 millions d’euros à ce moment – et non à 630 millions comme dans la loi de programmation militaire antérieure – parce qu’il y a eu le désengagement d’Afghanistan, que nous avons poursuivi, et parce qu’il avait été décidé de modifier notre positionnement sur les opérations extérieures au bénéfice d’une réorganisation de l’ensemble de notre dispositif.

Depuis, de nouvelles opérations ont eu lieu. On ne chiffre les opérations qu’en fin d’exercice, et c’est alors que les arbitrages se font pour aboutir au règlement définitif de fin d’année. C’est dans ce cadre que la mutualisation se fait, et les surcoûts de l’opération Sentinelle s’intègrent dans ce dispositif. Si nous avions une autre méthode, cela amputerait d’autant les crédits d’équipement du ministère de la défense. Je le répète à chaque occasion : je ne crois pas que ce soit un bon service à rendre à la défense que d’augmenter l’inscription des crédits affectés au surcoût des OPEX dans les budgets initiaux de la défense, parce que cela joue négativement sur le budget de la défense d’une manière générale. En écoutant certaines interventions, j’ai cru comprendre qu’il y avait une mauvaise appréciation de cette réalité.

Je voudrais dire à M. Vitel, qui s’en était soucié, que le rapport sur l’exécution de la LPM pour 2014 sera présenté dans quelques semaines. Il confirmera, sur l’ensemble des sujets que je viens d’évoquer, la bonne exécution de la trajectoire votée en 2013, mais j’aurai l’occasion de développer ce point devant vous le moment venu.

Je voudrais aussi revenir sur trois observations supplémentaires concernant les forces. Mme Gosselin-Fleury, M. Léonard et Mme Adam, de même que certains membres de l’opposition, ont appelé avec justesse mon attention sur deux risques. Le premier est de trop concentrer nos perspectives de renforcement d’effectifs sur la force opérationnelle terrestre, au détriment des autres forces.

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