Intervention de Jacques Lamblin

Séance en hémicycle du 4 juin 2015 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2015 à 2019 — Article 1er et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Lamblin :

Monsieur le ministre, je me suis toujours efforcé d’être juste et objectif en commentant votre action. Vous êtes un homme respecté par les militaires, vous avez su préserver le moral des troupes et vous avez pris des décisions sages – la suppression du logiciel Louvois, par exemple. Vous dire cela n’est pas faire acte d’allégeance ; c’est simplement me permettre d’ajouter ceci : je ne comprends pas que la loi de programmation militaire de 2013 ait été ainsi rédigée.

Le 11 janvier 2013, le Président de la République, chef des armées, a engagé la France dans l’opération Serval. Le 5 décembre 2013, le même Président de la République a engagé la France dans l’opération Sangaris. Or, le 18 décembre 20113, le même Président de la République, chef des armées, faisait voter par l’Assemblée nationale la loi de programmation militaire qui prévoyait la suppression de 30 000 postes de militaires.

Dans un monde de tumulte, de fureur et de danger, comment avez-vous pu, vous, majorité, prendre une telle décision à un tel moment ? Aucune réflexion stratégique n’y a présidé. Ce sont bien plutôt les contraintes budgétaires qui ont dirigé vos pas.

Quelles étaient donc ces contraintes ? La décision de figer le budget de la défense à 31,4 milliards d’euros imposait de ne pas dépasser la masse salariale de 11 milliards d’euros. Pour corriger le glissement de cette masse salariale, vous n’aviez qu’une solution : ne pouvant préserver des effectifs constants, il vous fallait les réduire. De combien ? Faites le calcul : environ 5 000 postes par an pendant six ans, soit 30 000 postes. Voilà comment il a été décidé bien légèrement de supprimer 30 000 postes dans l’armée française.

Ce n’est pas tenable. Aujourd’hui, vous proposez donc d’actualiser la loi de programmation militaire. C’est une volte-face du Président de la République ! On ne saurait le féliciter d’avoir dirigé notre armée dans une mauvaise direction. Ce serait plutôt à lui de s’excuser d’avoir pris cette initiative !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion