Je m’exprime dans ce débat sur la programmation militaire en tant que co-rapporteur pour l’application de la loi antiterroriste, que nous avons votée l’an dernier. Chacun a à l’esprit l’imbrication croissante des questions de sécurité extérieure et des questions de sécurité intérieure. Chacun a aussi à l’esprit le fait qu’au coeur des missions des armées, notamment de l’armée de terre, il y a eu, il y a et il y aura la défense de l’intégrité du territoire national.
Toutefois, je souhaite partager avec vous une interrogation concernant les modalités concrètes de l’implication croissante de l’armée de terre sur le sol national. Dans le présent projet de loi, vous faites le choix de pérenniser et d’amplifier cette implication, puisque vous prévoyez la mobilisation pérenne de 7 000 hommes – c’est-à-dire 21 000 militaires, en réalité, car on sait qu’il faut appliquer un facteur de trois pour l’entraînement et la récupération. Vous envisagez même une montée en puissance par pics à 10 000 hommes, soit 30 000 militaires de l’armée de terre mobilisés pour ces missions.
La question tout à la fois budgétaire et opérationnelle que je me pose est la suivante : au fond, la fonction à laquelle sont affectés les militaires de l’armée de terre, en l’espèce, ne pourrait-elle pas être accomplie – peut-être à un coût différent – par des policiers et des gendarmes, c’est-à-dire par les forces de sécurité intérieure ?